aneurysm
torjohnson

Il n'aura échappé à personne qu'Aneurysm était le titre d'un morceau de Nirvana sur l'album Insecticide. Comme sur leur premier single sorti l'été 2015, Aneurysm reprend en plus Violet, un morceau de Hole tiré du deuxième album Live Through This, il est très tentant de parler de grunge et de faire vite fait bien fait des raccourcis de feignasses. Certes, on ne peut nier l'influence. Mais Aneurysm vient de l'autre coté des États-Unis (Boston) et leur grunge est traversé par des strates de noise, infiltré par un punk bien plus bruyant et foutraque, fait un détour chez Pissed Jeans et crache Stop This Ride, quatre titres tenant debout fièrement dans leur crasse. Le quintet avoine donc sévère dans tous les sens avec une fougue communicative à défaut d'écrire des morceaux qui vous retournent la tête. Aneurysm ne rime pas avec amateurisme et était bien parti dans la vie.



Quelques mois plus tard, Aneurysm remet déjà le couvercle avec Veronica. Je ne saisis pas bien si Veronica aime ça vu la pose lascive sur l'insert ou si ça l'effraie vu la gueule qu'elle tire au verso de la pochette mais Aneurysm continue de follement frôlater sur des chemins emprunts d'un grunge rocailleux et d'un noise-rock qui prend de la cuisse. Veronica, titre phare de la face A, est hardiment emmanchée par deux guitares entre riffs gaillards et électrons libres alors que la rythmique ne relâche jamais la pression. Deux autres titres sur la face B dont un Dio, Priest and Maiden ressemblant à une déclaration à des amours de jeunesse dont heureusement, on ne retrouve pas trace dans ces compositions. Ou alors très bien enfouie. Le groupe augmente le niveau et la qualité de son enregistrement, bien aidé qu'il est par Will Killingsworth, le mec de Longings et Demonbrother. Là encore, il manque un surplus d'idées pour faire la différence, pour que ces morceaux deviennent énormes mais Aneurysm se place sur une voie royale dont les dividendes ne devraient pas tarder à retomber.

SKX (14/01/2016)