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! Vi ! Vi ! s/t LP Acid Cobra/Bargraphe/Etienne Disqs/Tandori 2014 Je nai ni information sensible et intéressante ni scoop sensationnel à fournir au sujet de Vi! Vi! Vi!, si ce nest quil sagit dun trio lillois et que le bassiste attention ça va quand même jacasser sur la jet set de lunderground est également membre de Cheyenne 40, groupe assez fabuleux dont je vous ai dailleurs causé il ny a pas si longtemps. Ce que jai par contre découvert, merci linternet, cest que ce LP sans titre nest pas le premier enregistrement diffusé (même virtuellement) de Vi! Vi! Vi!. Je men suis rendu compte en mégarant sur la page bandcamp du groupe qui propose un autre album, apparemment jamais publié officiellement. Ce qui est trompeur cest que lartwork utilisé pour celui-ci est à très peu de chose près le même que celui de lalbum qui nous occupe présentement : un artwork signé Sam Rictus et, en ce qui concerne la version LP, rehaussé par une très belle sérigraphie de latelier Sabordage voilà donc un objet qui a vraiment de la gueule. Ce qui est tout aussi trompeur cest que lalbum virtuel comporte un titre intitulé 2nd Rise alors que la deuxième face du LP est elle entièrement occupée par une composition simplement titrée Rise. Alors comment dire ? Comme jaime bien enculer les mouches et leur couper les poils de cul en quatre, je nai fait que me perdre en conjonctures au sujet de ce disque et de son (faux) frère jumeau. Dautant plus que : petit un, ces enregistrements ont tous les deux été mis en boite au même endroit et par le même bonhomme (Yann Gavinelli, au 18bis studio) ; petit deux, même si lenregistrement mis en ligne en juin 2013 sur le bandcamp perso de Vi! Vi! Vi! nest pas daté, il est indiqué que celui du LP publié à lautomne 2014 date lui de décembre 2012 donc, techniquement, il est tout à fait possible que les deux sessions denregistrement nen fassent en vérité quune seule, ou alors que celle de lalbum soit antérieure à celle du bandcamp Est-ce que tout le monde a compris ? Non ? Cest pas grave et on sen tape parce que quoi quil en soit, il est particulièrement intéressant découter le deuxième enregistrement (le LP, donc) à la lumière du premier, celui-ci semblant servir de tremplin à celui-là. Les titres du vinyle sont plus courts, plus ramassés et plus vifs et surtout le son du disque est bien meilleur : le mix a été particulièrement soigné et le mastering a été assuré par Théo Bertuit et Amaury Cambuzat oui lhomme dUlan Bator, qui a aussi co-publié ce LP via son label Acid Cobra. Voilà, je crois que jen ai à peu près fini avec les rubriques people et Dossier de lEcran de cette chronique. Vi! Vi! Vi! est basiquement composé dun guitariste, dun bassiste et dun batteur. Les deux premiers se servent très souvent de leurs instruments comme de générateurs de sons et de machines à bruits ; le troisième marque un intérêt certain pour le métal non, pas pour le genre musical régressif et machosexiste mais pour les percussions et gratouillages sur surfaces métalliques. Vi! Vi! Vi! serait donc ce que les catalogueurs désignent sous lappellation de groupe de free rock, avec tout ce que cela comporte, fort heureusement, comme échappatoires possibles liées à lexpérimentation et à limprovisation. Je sens bien en écoutant ce LP quil est le résultat de triplettes musicales pas loin dêtre infernales et de longues sessions déchanges entre les trois musiciens or, malgré le timing imposant de ces trois titres (entre 8 et 18 minutes), la dynamique sinstalle pour de bon, bien présente et vorace ; y compris sur Rise qui est la plage la plus difficile parce que délibérément sur le mode errance dans un champ de mines, au milieu de grincements électriques et de déchiquetages de jouets métalliques. Ça fait peur ? Oui : je nai jamais été du genre courageux. Ça fait peur mais cest surtout terriblement captivant. Vi! Vi! Vi! pourrait revendiquer une filiation certaine avec les choucrouteux de Faust et leur cher art-terrorist un peu cinglé je me suis laissé dire que le bassiste mentionné un peu plus haut avait également joué régulièrement en tournée avec Faust ces dernières années, ce qui explique sans aucun doute la connexion avec Amaury Cambuzat, merde les Dossier de lEcran sont déjà de retour et le trio sattèle sur la face occupée par les deux autres titres (à savoir KTRK et FFFF) à pousser lintensité de ses flux magnétiques toujours plus loin, flirte même un temps avec le blast, fend latmosphère de stridences industrielles, bref, fait un peu ce que lon attend de tout groupe que lon qualifie à la fois de free et de noise mais le fait largement mieux que tout le monde, ou presque. Sur cette première face, encore, il y a également un passage vers la toute fin qui me fait beaucoup rire parce que je mattends toujours à ce que Vi! Vi! Vi! redémarre en trombe dune seconde à lautre sur le sacro-saint riff de Raining Blood de Slayer. Evidemment ça finit plutôt dans des glouglous avec leau sale du bain et évidemment ce nétait quun pur fantasme de ma part mais cela résume bien tout lintérêt que je trouve à ce disque : on y découvre à chaque fois tellement de choses, et surtout on y découvre tellement de choses intéressantes que lon peut lécouter encore et encore, sans jamais se lasser. Hazam (20/01/2015) |