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learningcurve
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Vaz
Pink Confetti LP
Learning Curve 2015
Ce disque
ressemble à une nouveauté mais ce n'est pas une nouveauté.
L'enregistrement remonte à 2006 et si la nature humaine n'était
pas aussi compliquée, Pink Confetti aurait dû sortir
entre The
Lie That Matches The Furniture et Chartreuse Bull. C'est
le fameux album perdu que le label new-yorkais Narnack records n'a jamais
publié alors qu'il était annoncé finalement pour
2009. Six ans plus tard, Learning Curve records (qui vient de s'occuper
de sortir le nouveau Hammerhead,
groupe comportant deux Vaz) ressuscite les bandes de Pink Confetti,
bien que trois morceaux soient passés à l'as par rapport
à la version virtuelle qui circulait à l'époque.
Pink Confetti, c'est donc le Vaz de la première époque
plutôt que la seconde survenue après un long silence, celle
qui avait vu Vaz revenir le couteau entre les dents avec Chartreuse
Bull et Visiting
Hours, deux albums de noise incandescente. Un Vaz plus porté
sur la mélodie et les dissonances fines malgré la présence
de trois guitaristes (pas de basse chez Vaz) à cette époque.
L'increvable batteur Jeff Mooridian a beau relancer sans cesse la machine,
pulser les rythmes et frapper avec une conviction confondante comme s'il
avait toujours vingt ans et que Ethereal Killer venait de sortir,
Vaz en 2006 était un condensé de magnifiques mélodies,
d'accroches subtiles, de lignes de guitares qui se croisaient avec fluidité,
de tricotages sans complexité, d'un chant de Paul Erickson audible
et harmonieux. Vaz a épuré la version de 2006 et n'a gardé
que le meilleur, six compositions rutilantes, précises, remettant
la gomme après un The Lie That Matches The Furniture en
demi-teinte. Six compositions avec un je ne sais quoi de spleen entre
les arpèges, un désenchantement donnant une dimension encore
plus attachante à ces compos comme cet air triste de trompette
joué par un synthé sur le très beau morceau Pink
Confetti avec ses churs qui ont connu les désillusions,
un Mum's The Word saccadé semblant en bout de course ou
le chant encore plus traînant et fatigué de Erickson (alias
Apollo Liftoff) sur Death of Silence. Quant à la face A,
c'est un brelan d'as avec les impeccables Scarlet Fever, Miss
Cyclone (avec des patterns de batterie électronique) et Cherry
Coke, trois tubes en puissance volant au-dessus d'un champ de laborieux.
Learning Curve a bien eu raison de déterrer d'entre les morts ce
quatrième album, une belle pièce s'inscrivant harmonieusement
dans une discographie déjà riche de six albums immanquables.
SKX (15/03/2015)
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