veuvess
adagio830
echocanyon




Veuve SS
O.P.L.T. & O.S.C. – 7''
Adagio 830/Echo Canyon/Flower Of Carnage 2014

Outre le fait d’être affublé d’un nom délicieusement et efficacement provocateur – c’est quand même autre chose que Christian Death et moins rabâché que Anal Cunt, non ? – VEUVE SS est un groupe lyonnais qui pratique le hardcore dégueu. Par « pratiquer » je ne veux absolument pas dire que ces mecs font de la musique comme ils feraient du sport et de la muscu et qu’ils sont bien éloignés de tous ces groupes de hardcore trop power ta race qui pensent que le nombre de tatouages donne une bonne indication du niveau de leur colère virile. Et par « dégueu » je veux surtout dire que Veuve SS vomit sa musique autant que possible. C’est sombre, c’est sale, ça pue et ça (se) déteste.
Le groupe, composé de petits gars qui jouent ou ont joué dans Moms On Meth/Nerdfight, 12XU ou Overmars (pour les plus connus), n’en est pas à son coup d’essai et semble privilégier les formats courts puisque jusqu’ici Veuve SS n’a publié que des EP, split et autre cassette. Mais à chaque fois l’effet est le même, celui d’une nausée envahissante avant d’être salutaire. Autrement dit ça ne dure jamais très longtemps mais on s’en souvient très bien. Il me semble toutefois que ce O.P.L.T. & O.S.C. propose un peu plus de lisibilité que ses prédécesseurs, disons que ça grésille une chouille de moins que sur le Viscères EP, par exemple. Ou alors c’est que je me suis habitué. Ou plutôt que je suis définitivement sourd car il n’y a pas non plus de place pour les habitudes ou le ronronnement dans le hardcore charognard et sauce tripailles de Veuve SS : si le genre musical est parfaitement connu, ici on reste complètement scotchés par toute la détermination et la rusticité de la musique du groupe.
Contrastant avec la pourriture gravée sur disque, la pochette de O.P.L.T. & O.S.C. relève – comme d’habitude chez Veuve SS – d’un soin tout particulier. M’est avis qu’il doit y avoir un graphiste psychopathe dans le groupe. Bref, tout ici est d’un blanc virginal et trompeur, les quelques impressions – sérigraphiées ? – sur la pochette et les ronds centraux de la galette sont d’un ocre tellement pâle qu’on ne peut les discerner qu’en faisant jouer les rayons du soleil dessus. Le résultat est très beau et c’est un peu comme un plat de lasagnes surgelées de chez Picard : l’emballage est censé donner envie aux viandards mais dedans, c’est de la merde (sauf qu’avec Veuve SS, la viande, c’est nous).

Hazam (21/09/2014)