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Tim
The Meadow Under a Golden Sun - CD
Les Disques du Hangar 221 2013
Qu'est ce
qu'on disait à propos de Tim et son précédent album
The Room ?
Qu'il revenait après cinq ans d'absence ? C'était en 2004.
Le groupe havrais vient donc de faire encore plus fort puisque Tim revient
après neuf ans d'absence. Ne vous étonnez donc pas si vous
n'avez jamais entendu parlé de ce groupe.
Avec autant d'eau coulant sous les ponts, la musique de Tim a forcément
évolué, à commencer par la formation. Tim sont six.
Trois mecs se partageant guitares et basses, deux batteurs, un trompettiste/claviériste
et un peu tout le monde se mettant au chant. Et une invitée de
luxe, Sasha Andres (Heliogabale) sur le morceau fleuve de l'album,
Jo Surrender, qui s'étend au-delà des onze minutes.
Car oui, Tim aime quand ça s'étire, quand ça se complique,
s'enrichissant d'une multitude d'ambiances et si The Meadow Under a
Golden Sun ne comporte que sept titres, l'album tape dans les cinquante
minutes. On comprend donc pourquoi ils mettent autant de temps pour sortir
un disque.
Un vaste chantier dans lequel Tim a insufflé de la chaleur et du
nerf, là où le précédent en manquait considérablement.
Les rythmes se font plus tendus, les coups de basses plus retentissants,
le rock teinté de noise s'est invité chez Tim et tout le
monde s'en porte mieux. Quelques arrangements trop précieux comme
sur le début de Lazy Sun, des airs de trompette un brin
trop suaves et de légères baisses de régimes compréhensibles
sur une telle longueur empêchent une adhésion totale mais
force est de reconnaître que ce disque est un très bel exercice
de bravoure, une architecture respirant la classe. De belles lignes claires
dégagées, rehaussées par cette même trompette
(le clavier restant très discret), un feeling jazzy télescopé
par des rudesses rythmiques ou porté par un élan aérien,
des éclairs de guitare et des fragments d'arpèges spleenesque,
des coups de grisou, un chant rappelant Girls vs. Boys sur When I'm
Sad, des pièces très différentes s'imbriquant
avec fluidité et de la mélodie à chaque étage
qui n'a pas peur d'être poignante et sobre. Le plus bel exemple
est bien sûr Jo Surrender. Composition à tiroir, climat
lourd et sombre, chant et complainte rauques de Sasha Andres se fondant
à merveille dans le paysage désagrégé s'attaquant
à Oxbow. C'est de la belle bête.
Il faudra sans doute attendre très longtemps pour écouter
un nouveau disque de Tim. Ca tombe bien parce qu'avec cet album, vous
avez devant vous des heures d'écoutes pour faire le tour complet
d'un album dense et à part dans le paysage musical actuel.
SKX (04/06/2013)
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