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Chrome
Jackson Si vous aimez le doux bruit de la fraiseuse du dentiste au creux de votre oreille, si vous vous pâmez de plaisir au son d'une perceuse-dévisseuse en rotation rapide et perpétuelle et que vous vous réveillez avec le son d'un crissement de craie en guise de réveil matin, alors ce disque de Chrome Jackson est fait du bois dont vous vous fendrez. Chrome Jackson pour Stephen Mattos, guitariste de Doomsday Student et donc ex-Arab On Radar et Athletic Automaton, dans un projet solo tout en guitare. Si vous voulez vous la jouer cultivé, dites que c'est un disque de guitare noise expérimentale. Si vous voulez faire plus simple, dites que c'est un disque qui vous prend grave la tête. Boucles de guitares qui bouclent en boucle à n'en plus finir, superpositions de couches de guitares qui rajoutent une énième couche, guitares pitchées, guitares outragées, guitares brisées, guitares martyrisées (mais Paris libérée) et amplifiées d'une armée d'effets, sonorités stressantes, stridentes, écorchées, très lointain hululement dans le fond, imitation à la perfection du décollage de douze avions ou le cri agonisant d'une baleine particulièrement belle bête, Mattos reprend ses funestes travaux entrepris avec Athletic Automaton mais en pire et seul. Un bruit - le mot est faible - épais, dense, sale, un tir de fils barbelés dont les plus affreux (The Foam People Meet The Chrome People) démêlent jusqu'à quatorze minutes infernales pour une punition totale de cinquante minutes. Le Mattos était particulièrement en forme ce jour là mais l'effort est aussi vain qu'il rend sourd. SKX (24/05/2012) |