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        StudentA Jumper's Handbook - LP
 Anchor Brain 2011
 Alors, c'est 
        une histoire que vous connaissez déjà tous. L'histoire d'un 
        groupe qui s'appelait Arab on Radar, qui s'est reformé comme tout 
        le monde il y a un peu plus d'un an, qui s'est souvenu, suite à 
        une poignée de concerts, qu'ils ne pouvaient plus blairer un des 
        deux guitaristes, le malheureux Jeff Schneider, et qui a décidé 
        de se suicider commercialement en se renommant Doomsday Student. Parce 
        que, après tout, qu'est ce qui les empêchait de continuer 
        à s'appeler Arab on Radar ? Une indéfectible amitié 
        qu'ils viennent de joyeusement saborder en virant un des leurs ? Un pacte 
        à la con, à la vie, à la mort ? Ce n'est pas le premier 
        membre d'un groupe qui se casse sans que ses ex-collègues aient 
        à changer de patronyme. On connaît même des groupes 
        dont les membres n'ont plus rien à voir avec les membres d'origine. 
        On peut chercher la raison dans un désir violent de changer de 
        style musical. Peine perdue. Doomsday Student fait du Arab on Radar. Note 
        pour note. Cri pour cri. Ce n'est même pas un fake, ce n'est pas 
        Oxes qui s'amuse à singer 
        Arab on Radar mais les vrais, les uniques, souvent copiés, jamais 
        égalés, les géniaux Arab on Radar, une référence 
        dans le microcosme de la noise. Il n'y avait qu'eux qui pouvaient se permettre 
        de faire aussi bien. C'est même confondant. Onze années plus 
        tard, rien ne change, rien ne bouge. On aurait pu croire, espérer 
        que la musique évolue. Mais on peut également être 
        soulagé qu'ils n'aient pas fait pire, que A Jumper's Handbook 
        n'est pas le disque de trop. Les icônes sont faites pour être 
        brûlées mais vu que A Jumper's Handbook n'entame en 
        rien le mythe, on va attendre encore un peu.
 Doomsday Student aligne donc huit titres impeccables, sur un disque tournant 
        en 45 tours et serti dans une belle pochette dépliable (et sérigraphiée?) 
        sur le propre label du chanteur, Eric Paul. Le nouveau guitariste aurait 
        pu apporter un zeste de renouveau musical mais Paul Vieira est aussi le 
        guitariste de The Chinese Stars, une version très édulcorée 
        de Arab on Radar qui n'a jamais déchaîné de grandes 
        passions par ici. Alors les joutes suraiguës et les parties de guitares 
        fines et vrillantes, il connaît par coeur. La voix de Eric Paul 
        n'a toujours pas mué. Ses paroles sont toujours aussi salaces. 
        Le batteur débite toujours les mêmes rythmes pseudo-dansants 
        ou lobotomisants. La maîtrise d'une noise dégénérée, 
        atypique et réjouissante est toujours totale. J'aurais pu rajouter 
        l'effet de surprise en moins mais après toutes ces années 
        de silence, l'étonnement reste de mise, aussi bien par la qualité 
        musicale intrinsèque que par leur capacité à reproduire 
        une musique furieusement identique.
 SKX (12/01/2012)
 
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