boutrosbubba
narrominded
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Boutros
Bubba
Ridiculous Wrists - CD
Narrominded 2011
A l'intérieur
du digipack dont l'artwork est entièrement en 3D (la paire de lunettes
est fournie !), tout est écrit au passé. Spoelstra was le
guitariste, chanteur et responsable de la pochette. Freddie Mercury (je
pense que c'est un pseudo) était le bassiste et Vreselijk Ongeluk
(j'espère que c'est un pseudo) était le batteur. Le groupe
a pourtant l'air d'être toujours bien vivant. Sans doute encore
un humour douteux dont le trio hollandais est coutumier et à l'image
de leur musique bancale.
La douleur étant de ce monde, ainsi va Boutros Bubba. Imprévisible
à chaque recoin de riff, stimulant le cerveau qui essaye de comprendre
ce qui se passe, chauffant les jointures dans des écarts de conduites
si peu vus depuis les grandes heures de certains groupes de Skin Graft,
nos chers et tendres US Maple en tête de gondole. National
Anthems avait gratifié le courageux de quelques beaux hymnes,
la main sur le coeur mais pas tout le temps, l'album et le coeur s'essoufflant.
Avec Ridiculous Wrists, deuxième album de son état,
Boutros Bubba resserre les boulons. Enfin, à leur façon.
Le trio continue de jouer les filles de l'air, planter des structures
déroutantes, tirer sur l'élastique en se tenant sur une
corde raide, ce qui requiert un sens de l'équilibre, ma foi, peu
commun. Guitares caoutchouteuses qui se durcissent dans l'adversité,
rythmes élastiques qui explosent à la tronche, Boutros Bubba
n'est pas à un coup bas près, mêlant désordre
et passion, raison et abstraction, frivolité et affrontement. Leur
noise-rock insaisissable est un grand exercice d'absurde qui arrive à
faire mouche et ce n'est pas là le moindre de leur talent. Car
comment expliquer, sans passer pour un dingue, que cet album tutoyant
la pataphysique du noise, est un disque coulant de source. Que tout se
tient, tout est à sa place, dans la logique des choses, vu que
ya plus rien à comprendre à rien.
Boutros Bubba extrait des méandres de neurones enfumés une
musique qui glisse toute seule, une musique dans laquelle on sent parfaitement
bien qu'ils s'amusent comme de jeunes coqs fiers de leur coup. Un math-rock
hors catégorie et fun avant tout, pas gêné pour planter
des banderilles et des couteaux dans le dos. Des germes mélodiques
qu'ils tordent avec un grand sourire, des rythmes qui bousillent tout
et broient les résistances avec une légèreté
désarmante. Et cette fois-ci, pas de baisse de régime. L'art
de la désinformation est maîtrisé. L'effort constant,
brouillant les pistes avec une rare maestria qui ne fait même pas
mal à la tête. De quoi partir serein, bercé par les
six minutes finales de Mid Air, océan de chewing-gum solidifié
qui va faire mâcher pendant longtemps.
SKX (07/02/2012)
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