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Boutros
Bubba Après avoir écrit la bannière étoilée, Boutros Bubba nous propose les hymnes nationaux. Une vraie obsession. Et une continuité de ce précédent single. Les neufs hymnes du trio hollandais défient l'ordre mais pas la liberté. Prônent l'anarchie douce et rejette le conformisme. Imposent ces idées avec une main de fer dans un gant de velours. Elastique trio, matière souple, chant difforme et personnel, structures alambiquées, ces hymnes vont faire dérailler plus d'un défilé. Une démarche de Polvo et d'US Maple sans cesse encadrée et remise au pas par une batterie virulente et précise. Car sous leurs airs de fauteurs de troubles, Boutros Bubba sait jouer carré et virulent, mettre le coup de boule quand il s'impose. Chew, Flip Coins, I Was A Teenage Health Nut, trois hymnes pour débuter ce premier album qui vont font marcher à la baguette et se sifflent sous la douche. Malgré la savonnette qui traîne dans les parages, pas de risque de se faire surprendre par derrière. Boutros Bubba contrôle les dérapages et cingle des mélodies parfaitement orchestrées par une batterie saignante et rebondissante. Dans le lot, on peut inclure aussi Intelligent Designer Pussy, rien que pour la pertinence du titre. Mais Boutros Bubba, ce sont aussi des titres où les structures font preuve d'une élasticité très particulière. La guitare offre des figures géométriques surprenantes, contagion à l'ensemble de la section rythmique qui se liquéfie (A Black And White Christmas) d'où des passages bizarres, indolents, des morceaux qui partent dans tous les sens (Yes Commander), comme un jouet qui semble leur échapper à force de le triturer dans tous les sens. Heureusement, le coup de trique n'est jamais loin (Look Like A Woman Speak Like A Man), bien que tout ça perde de sa consistance sur la longueur et exécute une dernière pirouette avant de partir avec les six minutes This is grindcore. Aussi grindcore que je suis blond frisé, cet ultime morceau est le plus engourdi, sorte de US Maple époque Sang Phat Editor sans les déhanchements sexy et qui se finit par un piano aussi lymphatique que le début avait été dynamique. Les hymnes nationaux, il faut toujours s'en méfier quand il y en a trop. Boutros Bubba ne nous fera pas chanter la Marseillaise à tue-tête et la main sur le cur. Quelques approximations et déviances de trop qui ne nous empêchent pas d'adhérer à leur drapeau. SKX (09/12/2009)
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