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A
Flower Kollapsed
Self-titled 10'' Aluminium Series n°3 + CD
Macina Dischi 2012
C'est important
l'emballage. En ces temps de dématérialisation à
tout va et d'uniformisation qui coupe tout ce qui dépasse, il est
bon d'avoir des labels comme l'italien Macina Dischi. Un label dont vous
vous souvenez instantanément puisque un disque en aluminium, c'est
pas tous les jours que ça vous échoie entre les paluches.
C'était déjà le cas avec le premier volume de leur
Aluminium Series (un split
entre Kelvin et Speedy Ones). C'est avec plaisir et avec une attention
toute particulière qu'on écoute le troisième volume
(le n°2 est à mettre à l'actif du groupe Squadra Omega
mais n'est hélas jamais parvenu jusqu'ici). Pochette de poids,
vinyle gris métallisé, emballage savant avec un CD glissé
à l'intérieur. Allez voir l'objet sur le site du label,
dans la rubrique releases, avec possibilité de zoom à
volonté et sous tous les angles comme chez La Redoute, plutôt
qu'un long et vain descriptif ou les deux piteuses photos sur votre gauche.
A Flower Kollapsed est un groupe aussi italien que le label, originaire
de la région de Trévise, dont l'erreur serait de trop rapidement
le qualifier de screamo-hardcore. C'est vrai que ça éclate
dans tous les sens, le chanteur hurle sans ménagement, une première
écoute durant laquelle ça vous tombe de tous les coins,
un immense chantier en construction où ça bosse dur à
chaque étage. La fréquence du perforateur aligne des rafales
de rythmes, se transformant en marteau-piqueur pour mieux accompagner
la frénésie de la guitare tueuse. Le discernement ne vient
pas de suite. Le déclic se fait sur le huitième titre, Poisoned
Tissue, à condition d'écouter le CD, puisque ce morceau
ne figure pas sur la version vinyle, remplacé par un autre, Menarè,
qui lui n'est pas sur le CD. Un Poisoned Tissue qui jure dans le
paysage sans le défigurer. Cinq minutes de noise expérimentale
faisant comprendre que A Flower Kollapsed est bien plus qu'un simple groupe
de hardcore bas du front vendant son poisson sur le marché en braillant
dans les oreilles du pauvre quidam. La complexité du math-rock
balancée avec la rage du hardcore. Le metal-core poussé
au cul par des lignes de basse noise-rock et un guitariste plus malin
que la moyenne, diversifiant son jeu pour semer le trouble. Le chanteur
a la lucidité de la mettre en veilleuse pour mieux faire respirer
le déluge, mettant tout ce qu'il a dans le bide mais avec discernement
et modulation. Ca prolifère de partout mais c'est net, précis,
tranchant. Neuf tornades finissant par vous rentrer dans le crâne
et faire fondre l'aluminium.
SKX (12/03/2012)
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