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Kelvin/Speedy
Peones
Split 10''
Macina Dischi 2010
Un disque
qui vous saute à la pupille avant d'assouvir (ou pas) les tympans.
Un disque dont on se sent obliger d'abord de causer emballage avant le
grand déballage. Un disque de poids. Un disque en aluminium, même
léger et que d'un coté, ça tient bien dans la main,
à la manière du Long Hair in Three Stages de US Maple.
Pochette bleu-gris imprimée à même l'alu, vis, boulons
et mouches prisonniers sous la presse. Verso, ça s'enlève,
tendance toujours bleue comme le vinyl transparent. Macina Dischi, nouveau
label de Padoue, a l'amour de l'objet de classe.
On va donc parler italien avec Kelvin et Speedy Peones, deux groupes également
originaires de Padoue.
Kelvin ne sont pas des inconnus. Un duo mâle/femelle qui nous avait
déjà titiller les neurones il y a deux ans avec un regroupement
de leurs meilleurs trucs. La grande forme est toujours là. Un animal
pas dangereux mais très joueur, aux coups de griffes qui peuvent
laisser des traces, juste pour le fun. Un noise-rock alerte, acéré,
rebondissant, avec deux morceaux expédiés en à peine
trois minutes au total et dont les influences présenties ne laissent
pas présager les deux reprises qui s'ajoutent au générique.
If i had an exorcism par les Melvins (album Bullhead) et My body
is a jerk par les fêlés et moins connus américains
Men's Recovery Project (deux anciens Born Against). Une reprise des Melvins
en version light dont je ne ferais pas l'affront de dire qu'elle est mieux
que l'originale (ce morceau étant de plus un des meilleurs du répertoire
des pouilleux) mais l'accélération et la dissonance en font
un morceau furibard qui pourrait passer pour un inédit de Kelvin.
Pendant ce temps là, la reprise de Men's Recovery Project est beaucoup
plus proche de l'original et s'exécute à douze mains, les
membres de Speedy Peones se joignant à l'uvre de destruction
sous le nom des Spelvin Keones. Ca, c'était pour la face K.
Face S, Speedy Peones joue le grand écart. Synth-pop-punk avec
un synthé donc, des coulées de mélodies gaies comme
un pinson et pour le coté punk, on repassera. A moins que ce soit
pour la boite à rythme et sa programmation en mode rapide. Trois
titres se dansant comme au bal de fin d'année, période 80's,
entrecoupés régulièrement par des pets de synthés
ressemblant plus à un bruitage de jeux vidéos. C'est frais
comme un sirop de fraise dont le pendant serait les Allemands de Robocop
Kraus. Pas franchement la culture de la maison mais comme piège
à gonzesses, c'est parfait.
SKX (16/08/2010)
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