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Kong/That Fucking Tank/Castrovalva/Shield Your Eyes
Split 10''
Brew records 2011

Le retour de la bande de Kong, le trio de Leeds chéri de ces dames qui n'a pas donné signes de vie discographique depuis le grandiose Snake Magnet. Ribbons, un inédit - qui ne le sera peut-être pas indéfiniment, dites moi qu'un album est en préparation ! - nous montre un Kong n'ayant rien perdu de sa verve. Il y avait sans doute de meilleurs compos sur leur album mais ils savent toujours aussi bien manier la férocité, brader l'humour, être concis tout en apportant le riff noise-rock efficace sur un plateau.
Shield Your Eyes, Hazam en est fan. Que ce soit leur album Shield em en 2009 ou le tout dernier Theme from Kindness. J'avoue être beaucoup moins connaisseur de la bête londonienne. Un rock-noisy débridé se révélant, du moins sur ce titre, relativement éreintant. Si le morceau (Jessica) part sur de bonnes bases un rien bancales mais attachantes, le guitariste en fait vite des tonnes et avec un son aigue frittant les tympans, le morceau tape sur le système et se perd comme un morceau partant dans une impro stérile. A tester sur la longueur d'un album. Le duo That Fucking Tank, après un début de vie prometteur, est quelque peu passé de mode. Dans un monde où pullulent les duos, la roue tourne vite. Le titre NWONWOBH est imprononçable mais leur math-rock reste très lisible. TFT n'a jamais été réputé pour être les plus matheux de la bande. Il garde en leur sein un groove et une touche rock privilégiant l'efficacité, le brisage de nuque et le pas de danse. Avec ce morceau, il semble comme retrouver un second souffle. Leur prochaine production sera à guetter. On finit par les hip-hop noiseux de Castrovalva. Un groupe qui nous avait interloqué sur le It Wont Last Seven Years. L'interrogation est toujours de mise mais il faut avouer que le trio possède un certain savoir-faire pour vous emberlificoter. De vraies racailles. Le chanteur est du genre en concert à vous sauter dessus, vous postillonner à quelques millimètres de la tronche pendant que la section rythmique et de la bidouille synthé/samples tapisse le fond d'une moquette putassière mais aguichante. Belle de loin mais loin d'être belle. Je crains que sur la longueur d'un album, on fatigue vite.
Dans cette magnifique pochette aux relents de vomi, avec un vinyle non moins splendidement orange et immaculé, un coupon de téléchargement se trouve. Vous avez ainsi le droit à un titre bonus, soit un remix du morceau de Kong par 65dayofstatic. Morceau méconnaissable, bardé d'electro, de rythmes jungles et d'autres conneries dont je ne veux pas savoir le nom. Ils auraient mieux fait de manger des fayots, au moins ça participe à la bonne humeur.

SKX (08/11/2011)