slugguts
sacredbones
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Slug
Guts
Howlin' Gang - LP
Sacred Bones 2010
L'appétit
ayant été aiguisé avec un Down
On The Meat prometteur, c'est avec voracité qu'on se jette
sur Howlin' Gang, deuxième album du groupe de Brisbane.
Pochette très classe, avec une impression légèrement
en relief, présentation sobre et sombre, available in stereo
only et à l'intérieur, une photo de mecs qui n'ont pas
une tronche à sucer de la glace.
Le budget d'enregistrement a été multiplié par 30.
Bigre, allez vous dire. Mais ils étaient parti de tellement bas.
Ils passent donc de 10 à 300$ mais avec toujours la même
rapidité. 15 songs recorded in 24 hours straight. Treize
titres finalement échouent sur le disque où le noir est
de rigueur. Sans renier ces racines australiennes, Slug Guts s'enfonce
encore plus dans les ténèbres, lorgnant vers un post-punk
funeste et une ambiance d'abandon à la Clockcleaner du Auf-Wiedersehen.
Le rock est bien sûr toujours présent, il ne s'agit même
que de ça, mais le rythme est souvent ralenti ou mid-tempo, marquant
les coups de butoir de ballades fangeuses. Birthday Party rôde toujours
dans les parages, la basse est martelante et Slug Guts continue de payer
sa dette à Nick The Stripper. Mais le rock frelaté
de Slug Guts se dissipe également dans les volutes troubles d'une
marche lugubre, d'un gros poids sur les épaules, d'une sauvagerie
plus contenue et électrisée par la reverb des arpèges
claquants du guitariste Falco. Jimi Kritzler le chanteur s'est remis de
sa trachéotomie. Et pour cause, ce n'est plus lui qui chante. Considérant
que sa voix cancérigène ne collait plus avec le nouveau
répertoire, c'est le bassiste James Dalgliesh qui s'y est collé.
Une voix grave, traînante et monocorde.
Et c'est d'ailleurs encore là que le bas blesse sur Howlin'
Gang. Un album qui souffre du même souci de monotonie que Down
on the Meat. Si on avait à moitié pardonné pour
un groupe qui venait juste de se mettre en ménage, ça devient
plus embêtant pour le deuxième essai. Et comme Slug Guts
n'a pas encore écrit son Nick The Stripper ou son Dead
Joe à lui, comprenez des morceaux qui élèvent
le débat, qui sortent du lot, des morceaux qui ne soient pas juste
sympathiques, bref des morceaux possédant ce petit plus qui font
les putains de classique, cet album se révèle ennuyeux sur
la longueur. Pris une par une, ces compos pourraient faire de bons singles
mais ce disque ronronne, défaillant dans le songwriting, rendant
cet album solide mais loin d'être enthousiasmant.
Il faut attendre le dernier titre de chaque face pour que ce sentiment
d'uniformité disparaisse. Sur Down In The Mornin' Sun, Slug
Guts a convié des chanteuses et pas moins de cinq pécheresses
hululent avec le loup. Sans oublier un brin de piano, de violon et de
violoncelle. Essai concluant. Idem sur Angie, qui n'est pas une
reprise des Rolling Stones, mais un titre où une autre chanteuse
est invitée, Angela Bermuda (du duo Circle
Pit) et elle ne vient pas chanter en short. Un numéro d'un
romantisme surprenant.
D'ailleurs, c'est à se demander si Slug Guts ne s'est pas douté
de quelquechose, qu'ils venaient de comprendre que leurs limites étaient
atteintes. Outre le départ du batteur Lee Parker, remplacé
par Joe Alexander, Slug Guts tourne désormais à six. Un
saxophoniste (Nick Kuceli) et le bassiste de I Heart Hiroshima (Cameron
Hawes) viennent grossir les rangs et on espère surtout, améliorer
la créativité.
SKX (11/04/2011)
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