Parce que Pollution est garanti 100% haine, que leur hardcore devient de plus en plus direct, sale, revêche et anéantirait de désespoir n'importe quel écolo barbu, parce que leurs deux précédents disques répandaient l'espoir d'un monde meilleur où on boufferait de l'OGM à tous les repas, ce disque s'annonçait grandiose. Et là-dessus, Pollution n'a rien perdu de son jus. Du Kiss it Goodbye en short avec quelques neurones de Rorschach. C'est court, sans les développements et les virages avec l'urgence pour faire courir plus vite. C'est de plus en plus hardcore, brutal, prêt de l'os. En ça on n'est pas déçu, non.
Mais parce que vous sentez qu'il va y avoir une objection, on va effectivement s'arrêter là pour les compliments. Le groupe a voulu tout faire lui-même, l'enregistrement, le mixage et le ménage et le son de la batterie est catastrophique, notamment la caisse claire qui sonne comme une boite en bois. C'est bien beau le Do It Yourself mais quand on ne sait pas placer ces micros, on laisse les pros. Je ne suis pas un dingue de son haute fidélité, j'ai les oreilles sales en plus d'être décollées mais là, c'est totalement rédhibitoire. Et je ne suis pas le seul. Le principal intéressé, le batteur, pas content de son travail, a récemment proposé un nouveau mixage de cet album dans ce merveilleux monde du virtuel. Oh joie ! Oh bonheur ! On va pouvoir enfin s'en prendre dignement plein la tronche. Que cette vague de violence ne va pas se fracasser sur le ridicule. Hélas, ce doux élan d'optimisme ne va durer que le temps du téléchargement. Une fois dézippé, le fichier estampillé 2011 est quasi tout pareil. Ca sonne un poil plus live, la caisse claire est légèrement plus en retrait mais quand le boulot est foiré dès le début, c'est foiré pour toujours. Le seul point positif de cette affaire, c'est que la prochaine fois, Pollution aura encore plus la haine et là, je ne donne pas cher de notre peau.

SKX (04/03/2011)