poino
horsearm





Poino
Moane Loose - LP
Horse Arm 2010

Poino, nouvelle lubie d'un Royaume Uni pour nous envoyer des cargos de groupes noise-rock plus passionnant les uns que les autres. Poino ne sont pas forcément les plus nouveaux d'entre les jeunes loups. Gaverick de Vis sévissait déjà au chant et à la guitare dans Giddy Motors. Finalement, Poino n'est que le prolongement logique de Giddy Motors et de l'album Do Easy, de ces intonations à la Al Jonhson et le sens de riffs pompés au noise-rock perverti de Shorty. De là à dire qu'ils ont franchit encore un peu plus le pas qui les séparait de Shorty et Snailboy ne serait pas leur faire injure. Car tout anglais sont-ils, pas plus cons ils ne sont. Et c'est là qu'ils nous bernent et qu'on fait comme si on n'avait jamais rien entendu de notre petite vie.
Passé le ricanement initial où il serait si facile de tirer sur le Poino, on plonge facilement, on se laisse bercer avec délectation. Ce disque n'est donc pas uniquement conseillé à tous ceux qui ont perdu leurs disques de Shorty, à tous les jeunes désirant se payer un coup de revival noise 90, il s'impose juste de lui même, de sa propre crasse héréditaire d'où sort des tirades de déjà entendus certes (Benny Up est assez confondant) mais bien plus encore. La seule écoute d'un titre phénoménal comme Strenght of a Cowboy suffit à rendre futile toutes autres considérations. On a ouvert des abris anti-bombardements pour moins que ça avec les raclements de gorge et le crachat du chanteur au tout début (car l'Anglais a toujours une classe d'avance) et surtout pour ce prodigieux passage rythmique assourdissant. Et c'est là le point fort de Poino. Si les influences du guitariste-chanteur sont bien définies, la section basse-batterie vole de ces propres ailes, emmenant le trio dans des affres affolantes. Aussi à l'aise dans la baston que dans le carré ou les moments plus free et apaisés. Moane Loose est un premier album diaboliquement conditionné et surtout inspiré, habité par ce fameux vent de folie qui transcende les influences, dix morceaux qui mettent le feu à la piste et devrait mettre tout le monde d'accord, les blasés, les chagrineux, les complaisants et les lèche-bottes, parce qu'il ne s'agit que de musique et quand elle est basiquement jouissive et qu'elle fait trépigner de bonheur, ça sert à rien de s'en priver.

SKX (15/04/2011)