Giddy Motors
Do Easy - CD
Fat Cat 2006

Retour en arrière avec un album qui n'avait pas encore eu le droit de citer dans ces pages. Do Easy est un putain de bon album de noise-rock et ça serait bien dommage de ne pas en parler. Un groupe londonien fondé par Gaverick de Vis (guitare/chant) et Manu Ros (batterie), ce dernier s'occupant aussi de la basse pour la partie studio puisque le duo en était à son sixième bassiste pour ce deuxième album ! Il faut sans doute voir dans ce feuilleton les problèmes récurrents de Giddy Motors qui splittent régulièrement pour mieux réapparaître brusquement. La dernière fois, c'était à l'automne 2003. Je m'en souviens très bien. C'était en plein trip tchèque avec les Moller-Plesset. Je m'étais dévoué pour leur trouver quelques dates en France avec 31Knots. Tout était calé, nickel chrome, tout roulait dans nos vertes campagnes ensoleillées. Deux jours avant les débuts des hostilités, un mail assassin qui dit que Giddy Motors vient de splitter, tournée annulée, super, génial et branle-bas le combat, cascades de mails en aller-retour sur claviers tchèques, trois mots à la minute pour avertir tous les organisateurs français du problème dont certains préfèrent tout annuler (pour l'histoire, 31 Knots fera tout de même quatre dates en France et en solo). Putain de connards de rosbifs.
C'est donc à ma grande surprise que je vois cet album apparaître en 2006 pour des morceaux composés en 2005 et enregistré sur 4 week-ends pour 900£ par un p'tit jeune anglais inconnu qui prenait la succession de Steve Albini qui avait enregistré leur premier album Make It Pop. Le progrès est palpable. Giddy Motors a durci le sens de ces compos en les simplifiant sans être basique non plus, faut pas pousser. C'est devenu une dangereuse machine avec un groove malsain me rappelant le Therapy époque Babyteeth / Pleasure Death (en même temps ça fait bien 10 ans que j'ai pas écouté ça et si ça se trouve je me plante complètement) avec une attaque rock typiquement Chicago noise (ce n'est pas pour rien qu'ils se sont tapés Albini pour le précédent) et des intonations de voix inattendues à la Al Johnson (saisissant sur Panzrama) et certains riffs de guitares à la Shorty, notamment le phénoménale Kapow. Les six premiers titres sont parfaits, tordus juste ce qu'il faut, rapides sur l'homme et suintant d'énergie haineuse. Seul bémol, les deux derniers titres en forme de coup de mou, deux instrumentaux remplissages pour arriver à une durée acceptable. Soit un peu plus d'une demi-heure au final très accrocheuse.
Enième rabibochage, album ultime, groupe sur le hiatus ou définitivement rangé aux oubliettes. En 2008, on n'en sait toujours fichtrement rien mais un nouvel album un des jours ne serait nullement surprenant. Putain de rosbifs vous disais-je.

SKX (18/02/2008)