Un grand classique. Deux groupes qui tournent ensemble et deviennent tellement copains qu'ils veulent graver dans le marbre cet instant d'éternité. Pour l'instant, ça sera dans du vinyle. Deux groupes canadiens, deux inédits, ça n'a aucun rapport sauf qu'ils ne se sont pas foutu de notre gueule. Surtout pour Nu Sensae. J'ai toujours eu un petit faible pour ce duo. Sur album, c'est un brin longuet mais le format single leur va comme un gant dont le majeur serait le seul doigt restant. Nü Sensae vous enfile un Eat Your Mind droit dans les sinus. La voix de la bassiste-chanteuse, Andrea Lukiæ (cherche pas, c'est du serbe), a toujours ce coté bien provocant et teigneux à la Kate Bjelland (cherche pas, c'est du Babes in Toyland) et là, elle est au top de sa forme, au top de l'énervement. Le morceau est assez long pour du Nü Sensae, flirtant les cinq minutes, un véritable challenge pour eux qu'ils relèvent haut la main, la même qui enfile le gant. Sur une ligne de basse simplissime et un rythme de batterie basique, le duo envoie un morceau punk-noise dans la lignée du dernier Pygmy Shrews, module la vitesse, balance des interférences sur la fin et tient incroyablement en haleine en même temps qu'il la rafraîchit. Une ode au minimalisme noise.
White Lung vient aussi de Vancouver, a plusieurs disques à son actif dont un album, It's Evil, datant de 2010 dont il faudrait vous causer un de ces quatre. Trois gonzesses, un mec à la guitare et un Aristrocat qui vous envoie à la guillotine avec le sourire. Là aussi, on est dans le domaine du punk-noise mais le ton est plus léger, plus mélodique sauf quand à la moitié du morceau, ça s'emballe sec et que le guitariste trouve ses pédales d'effets. Un très bon morceau donnant d'en entendre plus et très vite.
La scène de Vancouver regorge de bons groupes noise et ce split en est encore une belle preuve.

SKX (06/09/2011)