noem
thischarmingman
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Noem
Panzer - LP
This Charming Man 2011
Leur 12''
nous avait mis l'eau à la bouche. Ils reviennent armé d'un
Panzer. Il fallait bien un somptueux vinyle de 180 grs pour supporter
cette charge. Mais bizarrement, l'impression d'attaque titanesque et de
lourdeur volcanique est moins prégnante. Je ne sais pas trop d'où
ça vient. La voix, moins plombée des gencives. Le son de
basse qui écorche moins à l'entrecuisse. Bref, le sentiment
général que Noem gratte plus en finesse.
Mais pas de panique, toi le cruciverbiste en herbe, les quatre berlinois
de Noem te filent une grille à laquelle te flamber avec amour,
bien cuit sur les cotés mais tendre à l'intérieur.
En fait, par le plus heureux des hasards, c'est au nouveau 400 Blows qui
vient juste de sortir que cet album de Noem me fait penser. Avec une basse
en plus certes, un son plus sale, mais dans le genre ogives noise-rock
crapoteuses qui filent, ces deux groupes possèdent quelques affinités.
C'est rugueux, sonorités graves majoritaires, la glotte a toujours
ce relent d'égout (mais le chant sait varier les plaisirs), riff
épais, rythmique bien enfoncée dans le sol, jamais vraiment
rapide mais pas lente non plus, option fracture des genoux. Et quand la
pédale fuzz est enclenchée, que ce soit sur la guitare,
sur la basse ou les deux en même temps, Noem devient ce monstre
de rudesse rock'n'roll qui te fait cramer des deux cotés. Fini
ta grille.
Le guitariste a ce doigté dans les arpèges donnant aux compositions
cette aération naturelle, alternant avec des riffs basiques et
graveleux pour un meilleur angle de pénétration. Et quand
les cinq minutes de Chronic Fatigue viennent de cueillir à
la fin comme une serpillière que tu es devenue, que Noem ralentit
volontairement le rythme, te met plus bas que terre, c'est le signe que
Panzer a atteint sa cible.
Ce n'est sans doute pas l'énorme baffe à laquelle je m'attendais,
sur la seule foi du 12'' dont les compositions paraissent plus fortes
dans l'ensemble, mais Panzer continue d'opter pour la politique
de la terre brûlée et il est bon d'être dans son sillage.
SKX (18/10/2011)
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