Berlin la rude accouche d'un Noem brutal. Un nouveau groupe né d'une multitude de cendres de précédents projets. Point zéro, on repart sur des bases saines car quand on cite Killdozer, Pissed Jeans et Flipper, c'est forcément sain. Chant agricole et pourri des molaires, ça c'est la touche Killdozer. Après, cet agréable relent fétide d'être scotché au sol par une basse mammouthesque, ce sol spongieux qui se dérobe sous les pieds, ce mauvais rêve revenant continuellement, celui où vous voulez échapper au monstre mais vous n'avancez pas d'un pouce (I Feed You). Un ralenti que les quatre Noem sont capable d'exploser d'une méchante accélération et quand le char d'assaut se lance à pleine vitesse (Mirror Mirror), l'herbe ne repousse pas. On pourrait même glisser un petit Jesus Lizard dans ces arpèges de guitare faisant preuve de discernement car aussi surprenant que cela puisse paraître de la part de ces lourdauds, Noem sait swinguer. Un groupe qui offre le petit déjeuner (Eggs), bouffe saignant et gras, représente la délicatesse même (Panic), découpe les tranches bien épaisse, orgie de sonorités graves, mais tout ça est d'une tendresse infinie et s'avale sans mâcher. J'en reprendrais bien une couche. Monumentale première. On guettera avidement l'album prévu pour septembre sur This Charming Man records.

SKX (02/04/2011)