Moins c'est plus, telle pourrait être la devise de No Balls, reprise du discours et de la propagande officiels du gouvernement totalitaire régnant dans 1984, le bouquin de Georges Orwell qui, par un curieux renversement historique, n'apparait plus uniquement que comme une critique du communisme d'alors mais a de curieuses résonances à propos de notre monde moderne dominé par un ultra libéralisme triomphant et destructeur. Mais je m'égare, excusez-moi.
No Balls c'est aussi deux membres des Brainbombs - Drajan Bryngelsson et Dan Raberg - jouant de la guitare et de la batterie auxquelles s'ajoutent un peu de trompette et très vaguement du chant, vraiment pas souvent et, lorsque ça arrive, perdu très loin dans le mix, presque à la sauvette, à se demander si on ne serait pas en train d'halluciner ou si ce ne serait pas le dentier de pépé qui grince. Et c'est là que le bas fini par blesser : nos deux couillus ont beau faire tout ce qu'ils peuvent (et ils peuvent souvent beaucoup), on l'attend ce chant, on l'attend tout le temps, trop souvent et on finit presque systématiquement déçu.
C'est d'autant plus dommage que question composition à un riff unique, minimalisme punk, répétitivité crade et sperme sans paillettes les deux No Balls en connaissent un rayon, sont capables de faire tourner un titre sur une seule idée mais on finit par se lasser, même en écoutant ce Less à très fort volume (d'ailleurs comment pourrait-on faire autrement ?). Il leur manque un bon braillard aux No Balls, une bonne bite en érection crachant sa semence vénéneuse à qui voudrait bien l'entendre. Là, on attend trop systématiquement l'orgasme, on goutte au petit plaisir d'un doigt glissé dans le trou du cul alors que c'est d'un bon fistfucking dont on avait rêvé. Les rares titres avec voix sont nettement plus convaincants mais donc bien trop épars, No Balls bande petit et devrait se contenter d'un 7 pouces plutôt que de se rêver en long format. Bien, mais peut mieux faire.

Haz (14/05/2011)