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My Disco
Little Joy - CD
Temporary Residence 2011

Souvent et depuis fort longtemps défendus par le patron, les australiens de My Disco sont de retour mais déçoivent avec ce nouvel album. Changement de label (Temporary Residence, ce qui devrait permettre au groupe de gagner plus de visibilité et d'être enfin distribué correctement dans l'hémisphère nord, ce qui est une très bonne chose) mais aussi changement de braquet : My Disco est de moins en moins noise et de plus en plus… hum… post punk ? Allez, va pour post punk. Sur scène le groupe avait montré toute ses limites et surtout toute son incapacité à reproduire la rage bruitiste et répétitive de son album Paradise. Maintenant, à l'écoute de ces huit nouveaux titres flirtant avec l'escroquerie pure et simple, on comprend mieux pourquoi. My Disco n'a vraiment plus rien à nous offrir mis à part quelques tentatives de déhanchements sur fond de rythmiques ensoleillées façon batucada du pauvre exécutée avec un seul tambourin (Turn). Seuls Sun Bear et à l'extrême limite Rivers - on y entend enfin un peu de guitare - auraient pu être sauvés du désastre si My Disco avait au moins daigné faire un effort de composition supplémentaire.
Le minimalisme a toujours été le fond de commerce de My Disco ? Oui, bien sûr, mais on en arrive ici à des postures purement ridicules (Young et ses roulements de tambour sautillards pendant six minutes) ou plus simplement à un vide abyssal. La guitare a au passage perdu tout son mordant, la basse est inexistante, cette batterie est décidément imbitable et le chant d'eunuque shoegaze sous tranquillisants irrite au plus au point. Pourtant l'enregistrement a une nouvelle fois été confié à Steve Albini - j'espère que sur ce coup là il les a bien fait raquer - mais pas le mix. Dommage. On l'aura compris, il n'y a vraiment rien à sauver d'un album aussi dénué d'inspiration que stérile. My Disco a fini par confondre minimalisme et service minimum. Posture et invention. Des titres tels que Sun Ray ou l'innommable Lil'Joy ne devraient tout simplement pas exister. Le monde en serait bien meilleur. Remettons ce Little Joy dans la poubelle d'où il n'aurait jamais du sortir et ressortons notre exemplaire de Paradise ou (bien mieux) le EP Language Of Numbers. Adieu.

Haz (23/01/2011)