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My
Disco Ce groupe semblait parti sur le chemin du non retour, rangé au rayon copieusement garni des groupes ayant réalisé un premier album très intéressant avant de se perdre en route et partir en vrille pour le restant de leurs jours. Nommer un second album Cancer, ça porte malheur alors que Paradise redonne tout de suite le sourire. Le trio australien est sur la voie de la guérison. Pourtant les symptômes sont identiques. Minimalisme, ultra répétitif, sec comme un coup de trique mais là, miracle, ça fonctionne. Serais-ce le bon docteur Albini venu se pencher sur le cas du malade ? Aurait-il trouvé le remède magique ? Car dans cette musique, tout est histoire de détails, trouver, accentuer le subtil changement qui fait toute la différence, la nuance qui tire le morceau vers le haut. Et rien de telle que toute la science d'un Albini pour savoir faire sonner une guitare et une section rythmique comme il sied vu que My Disco pourrait apparaître comme un Shellac en version ultra désossée. Alors que sur le précédent disque, le rendu était cliniquement mort, la guitare prend cette fois-ci suffisamment d'espace pour apporter la chaleur nécessaire (Mosaics), le basse-batterie suffisamment d'ampleur pour que la psychorigidité de My Disco se transforme en un album précis, net, sans bavures et clinquant. Le début de l'album ne porte pourtant pas à l'optimisme. I, c'est une minute quarante d'un seul et même rythme qui se prolonge sur You Came To Me Like A Cancer Lain Dormant Until It Blossomed Like A Rose, vous faisant penser que votre CD est rayé. Vraiment. Liam Andrews (chanteur-bassiste) se contente de répéter You came to, le rythme est rigoureusement le même, répétitif à mort, You came to devient You Came puis You, c'est sûr, il va crever en direct. Cancer semble continuer à faire sa basse besogne. Puis, peu à peu le groupe relève la tête. Le rythme du troisième morceau devient robotiquement dansant, la guitare se répand et Paradise vous est grand ouvert. Même les neuf minutes de An Even sun ne sont pas chiantes ! Là encore, c'est la guitare qui fait le boulot, sur un rythme quasi-immuable (batteur et bassiste chez My Disco est un boulot demandant un réel sens du sacrifice), n'hésitant pas à se lâcher, se triturer les cordes pour tenir en haleine. Avec une formule aussi attirante qu'un train de marchandise, My Disco arrive à capter l'attention, qui n'arrive pas dès les premières écoutes mais fini par vous happer. Méthodiquement. Comme un clou soumis à la logique implacable de cette répétitivité qui est plus forte que vous. En ces temps de crise, la cote de My Disco remonte sérieusement. SKX (13/10/2008) |