killmetomorrow
kittyplay
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Kill
Me Tomorrow
Trap Like A Steel Mind
- LP
Kitty Play 2010
C'est pas
demain la veille qu'on enterrera Kill Me Tomorrow. On les croyait morts.
Plus de nouvelles depuis l'album The
Garbageman and the Prostitute en 2004 et là, résurrection.
Pour mieux mourir. Parce qu'en fait, ils sont vraiment morts. C'est que
du vent. Un album enregistré en 2006, pour le compte de GSL records.
Sauf que le compte de GSL a été soldé au même
moment et cet enregistrement ne sort que maintenant. Enfin, l'année
dernière.
K8 Wince, madame Kill Me Tomorrow et Zack Wentz, monsieur Kill Me Tomorrow
étaient en plus dans le même bateau. Les deux sont tombés
à l'eau. La séparation des couples n'aide pas à la
consolidation des groupes. Sur ce disque, elle est remplacée par
James Goldbach, ce qui fondamentalement, ne change rien à l'approche
musicale du groupe de San Diego. Un peu moins de chant féminin,
peut-être ? C'est aussi plus brut et plus simple. Fini les couches
de bidouilles électroniques et les dérèglements bruitistes.
Guitare, basse, batterie avec avantage aux rythmes de Zach Wentz. Eléments
percussifs, rythmes tribaux latents, ça leur vaut toujours la petite
citation au panthéon de Birthday Party, voir Savage Republic mais
sans la notion de chaos et de sauvageons à la banane. Entre un
Train In inaugural et un Train Out final, sifflements et
rails fumants, Kill Me Tomorrow vous embarque avec des titres vaguement
entraînants, vaguement vaudous mais profondément prenants.
Dans cet amas de rythmes enivrants, la mélodie n'est jamais laissée
sur le bas coté. La guitare à l'économie de Dan Wise
égrène des notes aigues, trempées dans le vitriol
mais harmonieuses, participant à l'élaboration de titres
grandioses comme Uncertain Guarantees. L'intro de Drugged Ink
ne serait pas loin de rappeler un morceau de Cop Shoot Cop et le reste
aussi d'ailleurs, quand les New-Yorkais avait mis de leur meilleure eau
dans leur rock-noise industriel. Bref, c'est toute la face A qui vous
interpelle, sur ce beau vinly vert.
Par contre, la face B laisse sur sa faim. On retrouve une paire de titres
accrocheurs, semi ballades empruntes de mélancolie mais surtout
trois derniers titres de bricolage rimant avec remplissage dont le Train
Out qui met bien trop de temps à s'en aller. Vous rajoutez
un Shitheart à base de samples et de bruitages abstraits,
bien foutu mais qui casse le rythme et on se dit que Kill Me Tomorrow
n'a sans doute pas tout mis le meilleur de lui-même pour offrir
un album mort dans l'uf et qui a bâclé la fin.
Kitty Play records a en tout cas eu la bonne idée de ne pas laisser
pourrir au fond d'un tiroir virtuel cet enregistrement en forme de bel
adieu.
SKX (07/11/2011)
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