Kill Me Tomorrow
The Garbageman And The Prostitute - CD
Gold Standard Laboratories 2004


Kill Me Tomorrow a survécu. Un troisième album déjà pour ce qu'on pourrait considérer comme leurs vrais débuts. Happy First (2000) et Chrome Yellow (2001) étaient loin de valoir/prévoir cette nouvelle alchimie. The Garbageman and the Prostitute, envisagé sous un angle sérieux avec le concept en bout de ligne. Treize titres narrant une histoire (incompréhensibles pour mes oreilles françaises), treize scènes qui verront le jour prochainement par un livre sans oublier quatre vidéos qui accompagnent le CD. Kill Me Tomorrow a passé la vitesse supérieure. Le groupe s'est stabilisé autour d'un trio central avec Zack Wentz au milieu. Fatigué de trouver un batteur convenable, il s'est collé derrière les fûts. Sauf que sa batterie n'a rien de conventionnelle. Il se contente principalement de deux toms basses et de cymbales pour cingler l'atmosphère. Percussions derrière lesquelles il joue debout en concert tout en poussant la chansonnette. Original vous dites ?! A sa gauche, K8 Wince (derrière ce pseudo se cache une pétulante blonde, Mme Wentz à la ville !) pour la basse et le second chant. A sa droite, Dan Wise pour la guitare. La forme impose une démarche tribale des rythmes, entre un Birthay Party tout crassou, déguigandé et un Liars (du premier album) qui aiment la cassure et le chaos. Kill Me Tomorrow trouve sa voie en y mettant un traitement no-wave, fléché de perfides bidouilles électroniques pour brouiller les pistes et créer un espace mi-futuriste mi-punk. Dans tout ce bordel, pas facile de retrouver son chat. Mais mis bout à bout, Kill Me Tomorrow arrive à créer un truc assez unique, une pleine marmite de sonorités, de rythmes et de mélodies au vitriol qui finissent par vous hypnotiser, une danse vaudoue qui ne se danse pas mais vous prend de l'intérieur, implosion, partout sur les murs, sans trop chercher à comprendre d'où viennent les tâches. Cet album cérébral finit par toucher le physique, interpelle les sens et créer un disque bien de son temps et pourtant intemporel. Une expérience vivement recommandée.

SKX (19/07/04)