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cafeflesh
transruin
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Hawks/Café
Flesh
split 7''x2
Trans Ruin 2010
Déjà
six bons mois que ce double 45 tours est sorti mais comme il a mis un
paquet de temps pour voir le jour, on peut bien traîner aussi pour
la chronique. Quand deux groupes de losers se réunissent, ça
donne toujours des plans foireux et on a bien cru que ce disque ne serait
jamais réalisé. Mais si le timing a été lamentable,
le reste valait l'attente. Objet magnifique à double pochette avec
les tronches vérolées de chaque membre des groupes sur des
billets de banques américains. Café Flesh aurait pu faire
l'effort de sortir des bons vieux Pascal pour l'occasion et défendre
l'honneur de la patrie. Disque jaune comme leur urine et c'est parti pour
un grand tour de noise-rock libidineux, sur les traces de Amphetamine
Reptile et ces groupes de gueux qui ont fait notre bonheur. Ca ne m'avait
jamais marqué plus que ça en écoutant leurs disques
respectifs, mais le rock des américains de Hawks et des français
de Café Flesh ont pas mal de point commun. Dans le traitement sonore
qui ne laisse pas de place à la propreté, cette approche
bien punk-rock et badass aimant se répandre dans la fange et les
saturations. Café Flesh a l'aspect mélodique en plus, sans
oublier la touche saxo qui est au noise-rock ce que le skaï est à
la voiture. Ca vous fait croire que ça embellit la mariée
mais ça devient crade rapidement. Et celui de Café Flesh,
quand il est soufflé bien de travers avec de bons coups de basse
dans les gencives et une guitare incisive et inspirée, est un plus
non négligeable. Deux titres excellents, largement plus convaincants
que leur second album
m'ayant toujours laissé sur ma faim. La crasse leur va beaucoup
mieux.
Avec Hawks, c'est pareil sauf que ça va droit au but. La mariée
ne connaîtra jamais la joie des préliminaires et attaque
bille en tête. Le groupe d'Atlanta est toujours en rut, noise-rock
méchamment punk et Hey Regina donne envie de danser le twist.
Le petit coup de cuivre sans doute, à moins que ce soit un hommage
déguisé à Café Flesh. Hawks sait recevoir.
Le deuxième morceau, Pink Party, dont ils sont sûrement
les rois en fin de soirée, est bourré de vices. Voir bourré
tout court. Et le guitariste sait sortir le solo qu'il faut, donnant tout
le piment à un groupe qui n'en manque pourtant pas.
Quatre inédits, quatre morceaux de qualité, un emballage
de haute compétition qui sent le fric. Les losers nous surprendront
toujours.
SKX (14/06/2011)
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