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   | Bug Lachesis - LP+CD
 Rock Is Hell 2009
 On s'en tape 
        que ce disque soit une vieillerie, qu'il soit sorti en 2009 parce qu'il 
        vient juste de nous parvenir. Bug est un secret bien gardé, à 
        l'intérieur des Alpes, frontières naturelles qui font tout 
        pour empêcher Bug, vieux groupe d'Innsbruck, de propager leurs maladies 
        vénériennes sur le continent tout aussi décati. Personnellement, 
        j'étais resté sur un très bon souvenir de Bug. Une 
        tournée 
        mémorable (comme toutes les tournées) avec les gars de Moller-Plesset 
        qui s'était terminée par cette date sous le métro 
        avec les locaux Bug. Quant aux derniers souvenirs discographiques, il 
        faut s'accrocher. Ils remontent à un split 
        LP avec les Américains de 27 en 2005 et l'album Klotho 
        en 2003. Depuis, silence radio. Même la tournée européenne 
        qui devait suivre cette date avec Moller avait été avortée. 
        De là à croire que Bug avait trépassé... Mais Bug, c'est plus fort que toi. Ils sont frappés du syndrome 
        Gone Bald. En pire. Le groupe européen qui n'en fini pas d'exister, 
        envers et contre tout, surtout contre tout, sortant ses disques dans l'indifférence 
        générale et qui n'en a rien à foutre. Avec comme 
        Gone Bald, cette obsession pour la chanson noise-rock ultime. En plus 
        graveleux et lourdingue. Ne jamais déroger à la règle. 
        Cette entêtement crasse est à saluer. Il ne faut donc pas 
        s'attendre à des changements. Bad-ass noise-rock comme ils 
        s'auto-décrivent. Avec plein de mauvaises ondes. Une guitare tordue 
        dans tous les sens, dont le seul vilain défaut serait d'en faire 
        parfois un poil trop, mais qui passe à l'énergie et surtout 
        capable de faire fleurir des échardes de mélodies et autres 
        juteuses trouvailles, de grosses lignes de basse et le chant de Marcus, 
        alias Mr. Jesus Sissy Toll-Fusss, hurlant, grondant, se tordant de douleur, 
        grand malade devant l'éternel et qui avait déjà donné 
        un aperçu de sa folie en concert. Les huit titres frappent le bas 
        ventre, lacèrent, éviscèrent, rougissent sous le 
        soleil, maltraitent le bruit, sorte de Oxbow sans les dentelles mais avec 
        du discernement tout de même. D'ailleurs, quand Bug prend sa respiration, 
        freine la cadence et instaure un climat de suspicion, la musique prend 
        une profondeur insoupçonnée, un blues-noise pourri de l'intérieur, 
        lorgnant vers un Kiss it Goodbye tyrolien, le coup de botte n'étant 
        jamais bien loin. Vous avez ainsi droit à deux monstrueuses ballades 
        vénéneuses, Jetlag et God loves those who smile 
        pour clôturer en beauté un album comportant nombre de pics 
        d'où Bug vous contemple.
 A peine deux cents malheureux exemplaires de ce lourd vinyle de 180 grs 
        circulent sur cette basse terre. Soyez bien avisé d'en prendre 
        un si vous avez la chance de le croiser.
 SKX (24/09/2011)
 
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