|
|
This
Moment In Black History Sans concession. Chiens enragés autour d'un os. C'est ce qui vient à l'esprit quand les treize morceaux se sont vidés de leur réservoir. Et bien avant même. L'album précédent était déjà hautement apprécié. Public Square, troisième du nom, suit la trace tout en enflammant encore plus la poudre. Macération de la chaleur à couper au couteau. Comme si c'était possible, ils ont fait encore plus rock'n'roll, encore plus furieux. Les Bad Brains reprenant les MC5 avec un son qui crépite, ça vous tombe de partout. Presque féroce. Il suffirait d'un minime incident pour que le sang coule. Ca balance du brûlot, ça écaille le bois le plus résistant. Le rock, le vrai, dans toute sa splendeur, pas celui tiré d'un magasine branché, qui tire vers le hardcore ou le punk, qu'importe, on ne va pas ergoter du moment qu'on sent bien l'odeur du souffre. Cleveland n'est plus dans le proto-punk mais garde la tradition d'un punk-rock sans esbroufe. Les déhanchements sulfureux sont obligatoires, les riffs incandescents, le groove imparable tout en sachant être droit dans ta face. C'est d'ailleurs ce qui est séduisant dans ce Public Square. Pas le simple garage-rock bouillonnant, ce qui est déjà pas mal, mais un pur moment d'adrénaline, de furie noise, de soli allumés, d'une voix ou de plusieurs en même temps crachant sur le micro qui renvoie tous les John Spencer à la pêche. Ils se permettent même une note d'humour avec une parodie rap sur My Notes avant de rallumer la mèche sur des notes d'un moog ardent (Photo Negatives), morceau qui fournit de l'électricité pour tout l'hiver qui se prépare. Mais on aurait pu dire ça pour chaque compo. On vient déjà de bien se faire secouer par White Drugs. Public Square date de bien avant, a mis du temps à se faire entendre, on se demande bien pourquoi et vaut le coup d'y mettre un doigt. Voir plus si affinités. SKX (08/11/2010) |