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Ox
Scapula/Conger! Conger!
Split 10''
Katatak 2010
Après
Jubilé et Ntwin, le label marseillais Katatak continue de nous
alimenter en bons disques. Et sur la canebière, on ne change pas
une équipe qui gagne. Le
Dernier Cri pour la sérigraphie, Pierre-Guilhem
pour l'artwork qui n'a pas l'ampleur de ces précédents projets
sauf une fois la pochette dépliée. La lune s'étale
et les parachutes s'ouvrent de l'intérieur.
On commence par les visiteurs. Nous aussi, on sait être de vrais
gentlemen. Les Anglais de Ox Scapula ont en plus l'avantage d'être
connu de nos services. Leurs deux
inédits, Green et Tame, n'en sont que plus facilement
assimilables. La direction musicale n'a pas bougé depuis Hands
Out. Pas en si peu de temps. Deux mois séparent les deux enregistrements
mais ces deux titres, bien qu'ils paraissent après, ont été
enregistrés avant et aurait très bien pu figurer sur l'album.
Mais ce Tame, c'est quand même le niveau au-dessus. On retrouve
cet équilibre entre la noise racée et rythmique de Chicago
et quelquechose de plus emo, proche d'un Charlottefield et ce Tame
en est la quintessence. Ox Scapula a pris le temps (plus de six minutes)
pour développer tous ces thèmes préférés,
la répétition, faire monter doucement la pression, les arpèges
qui n'ont pas l'air aussi bienveillants qu'ils en ont l'air, le morceau
qui semble faire du surplace mais qui pourtant vous emmène loin.
La musique de Ox Scapula a définitivement quelquechose de lancinant
et d'obsédant. Vous ronge le sang.
Retour à Marseille avec les locaux de Conger! Conger! Si leurs
voisins anglais se laissent attraper facilement, tout en gardant fraîcheur
et vitalité, ces drôles de congres vous glissent entre les
doigts. Dire que Patrice de Benedetti, frère du guitariste de Kill
The Thrill et The
Cave Canem, est derrière la batterie n'avance strictement à
rien (et c'est bien pour ça qu'on le dit). De la fraîcheur
et de la vitalité, Conger! Conger! en a également plein
les bacs mais surtout des idées et de l'originalité à
revendre. Statue est une compo où on pourrait allègrement
couper trois ou quatre fines tranches, autant de parties différentes
qui s'articulent avec une rare élégance. Le groupe auquel
j'ai le plus pensé, ce sont les américains de 31 Knots.
Ce rock aussi luxuriant que sec, baroque que nerveux, mélange autant
heureux que casse-gueule. De ce chant osé de castra qui a appris
à chanter aux cours du soir de la Cotorep à un chant plus
rageur/rugueux (tout le monde chante chez Conger). Des riffs tranchants
sur un rythme qui n'attend personne à une coupure nette en plein
milieu pour partir à la pêche. On se raccroche aux branches
et on se balance sans réfléchir. Statue, morceau
tout bizarre et pourtant cohérent qui ne vous laisse pas de marbre.
Surtout quand le suivant s'appelle Pierre. Et est taillé
en forme de boulet de canon. Une minute trente à peine où
ça part à fond et arrive aussi vite. Mais toujours avec
classe et savoir-faire. Pour avoir eu la chance d'en avoir entendu plus
de leur répertoire, surveillez Conger! Conger! et vos arrières.
Un split, un !
SKX (29/11/2010)
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