|
Fine
China Superbone
Make-Machine - CD
Narrominded 2010
C'est dans
les vieux ports qu'on fait les meilleures soupes. Trois de La Haye, un
de Rotterdam et 100% hollandais. Un quatuor qui va chercher dans les soutes
du noise-rock de quoi assécher plus d'une cale. Entre 2002, date
de leur premier album et ce nouveau disque, Make-Machine, Fine
China Superbone n'a pas perdu que huit années. Il a également
égaré un chanteur. Fine China Superbone, c'était
aussi un nom qui titillait les neurones. Un lointain souvenir dont la
trace a été retrouvée sur un tribute
à Dazzling Killmen, toujours en 2002, année d'hyperactivité
dont ils ont mis du temps à s'en remettre.
Fine China Superbone donne désormais dans l'instrumental, perd
son attribut Dazzling Killmen que la voix hargneuse pouvait lui procurer,
tout en restant dans les parages. En fait, à force de vouloir lui
trouver des affiliations (le bio parle de Don Caballero
ouais bof),
dont la dernière pourrait être la réponse batave aux
italiens de White
Tornado (sans oublier Colossamite
de l'autre coté de l'océan), on se retrouve avec un putain
de groupe possédant suffisamment de forces internes pour s'ôter
toutes comparaisons. On touche du doigt mais on ne fait qu'effleurer le
monde volant des Hollandais.
Et sa principale force, ce sont les deux guitares. Option visseuse et
dévisseuse avec un cran de sûreté pour éviter
de se faire défoncer net. C'est imbriqué, on ne voit que
du feu tout en étant capable d'être incroyablement lumineux
(comme sur Untitled 2, les six morceaux n'ayant aucun nom bien
que sur leur myspace, ce number 2 s'intitule My Father The Mechanic,
allez comprendre !). Tranchantes, séduisantes, ces guitares dressent
des fils barbelés sur lesquels il est bon de s'écorcher.
Avec une section rythmique qui aime suivre des chemins similaires, capable
de tout et surtout que du meilleur, un synthé pour encore plus
d'onctuosité, quelques samples pour remplacer le chanteur défaillant
(excepté sur le dernier titre où il semble avoir retrouvé
le chemin du studio) et autres petits bruitages bien trouvés, Make-Machine
est un disque étonnamment riche, presque symphonique, ample et
toujours très rock/fougueux dans son propos. Fine China Superbone
taille dans le vif avec une grande maestria. Grosse découverte.
SKX (27/09/2010)
PS : Comme à son habitude, Narrominded propose cet album en téléchargement
gratuit.
Mais ce serait manqué un digipack avec une belle illustration signée
Zeloot.
PS 2 : Leur
premier album How Long Is A Chinese se procure lui aussi gratuitement
par ici.
Et vous auriez tort de vous épargner un clic. Ça mord sévère.
|
|