Dial
s/t CDEP
Robotic Empire 2009

Un mythe tombe. Je croyais que de Nouvelle-Zélande ne sortait que des disques pop (sous toutes ces formes) estampillés Flying Nun records ou, à la rigueur, dans sa version expérimentale avec Xpressway records. C'est raté. L'internationale hardcore ou metalcore, appelez ça comme bon vous chante, est partout. Un Playing Enemy qui va droit au but avec des éléments de Page 99 pour le petit coté screamo, mais trois fois rien rassurez vous. Le kiwi s'exporte frappé.
Enregistrés en juillet 2007 pour n'être qu'une démo, le label américain Robotic Empire a décidé de ressortir ces cinq titres l'année passée pour apporter la lumière au jour. L'élément le plus saisissant reste l'humeur de ces titres. Le self-control affiché par ce trio qui n'a rien à voir avec le groupe composé d'une ex-UT. Jamais leur hardcore métallique ne part dans des complexités qu'ils ne maîtriseraient pas, ne s'embarrassent de breaks harassants ou d'une technique au-dessus de la moyenne. Leur moyen de pression est simple, brutal, quasi-martial. Une rythmique enfonçant inexorablement le clou. Le riff carré, répétitif. Pour ce qui devait être qu'une demo, le son est impressionnant de précision et de puissance. On comprend mieux l'emballement du label pour sortir ces compos en cet état. Le seul bémol serait le chant (ça doit être lui l'élément screamo qu'on vous narrait plus haut), trop cliché, dans le genre du type qui connaît tous les malheurs du monde et qui manque de coffre pour le dire. Mais c'est un détail. Ces cinq titres sont alléchants de promesse. Le problème de Dial, c'est que plus personne ne semble répondre au numéro. Dial est en pleine restructuration peut on lire sur leur site. De là à déboucher sur un avis définitif de cessation d'activités que ça n'étonnerait personne.

SKX (21/06/2010)