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Kongh
Shadows
Of The Shapeless - CD
Trust No One 2009
Faut de la volonté pour se taper du Kongh en plein milieu de l'été.
C'est de ma faute me direz-vous. Trois bons mois qu'il traîne sur
l'étagère. Mais c'est toujours la même histoire avec
ces Suédois. Pas envie de se coltiner des morceaux d'un quart d'heure
qui n'en finissent pas. Pas le courage de se mettre leur metal/doom de
mammouth pendant une heure et s'accrocher aux branches. Leur premier album
Counting
Heartbeats avait pourtant été très séduisant
et cela aurait du suffire à se motiver, à se dépêcher
d'enclencher la bête. Sauf que la première écoute
a foutu un gros coup de mou. L'effet de surprise tué dans l'uf
et pas l'humeur d' y revenir. Pourtant, Unholy Water, le morceau
d'ouverture n'est pas du genre à lambiner en route. Dans mon souvenir
(je ne suis pas maso au point de m'être tapé la réécoute
du premier album), Kongh préférait la voie lente pour poids
lourd plutôt que le toboggan pour suppositoire à camion.
Une entré en matière bien tapageuse, lignée Neurosis
pour déménageurs bretons. Du traditionnel mais qui a fait
ses preuves.
C'est après que ça se gâte. Dès le deuxième,
Essence Asunder. L'ambiance se plombe avec cette intro hideuse.
C'est quoi le délire, ils ont invité Santana pour un week-end
tous frais payé en Scandinavie ?? Certes, ce n'est l'affaire que
de quelques secondes, une ligne de guitare qui fait serrer les fesses.
Mais des petites touches comme ça, juste en passant, il y en a
plusieurs. Des chants qui ne devraient pas sortir du mode cerf en rut
sous peine de prendre des accents heroïco-ridicules. L'intro de Voice
of the Below qui renvoie au pire cauchemar du heavy rock du début
seventies (d'ailleurs c'est tout le morceau qui est pénible), la
période la plus noire du rock. Du gros rock stoner qui tâche
plutôt qu'un metal obscur et rampant avec des riffs bien noirs.
Des relents, l'air de rien, qui flottent dans l'air, des petits détails
qui gâchent le plaisir. Un plaisir qui, pour le reste, se fond dans
le moule. Alors que sur Counting Heartbeats, Kongh se jouait des
codes sans en inventer de nouveaux, le trio tombe cette fois dans la norme,
comme un énième groupe du style dans le sillage de Neurosis.
La frontière était fragile et ils sont passés cette
fois-ci du mauvais coté. Ce son de guitare claire n'est plus aliénant.
Tout pour la puissance. Ca impressionne sur le coup mais ça cache
la misère surtout. Ils ont beau faire les méchants, tenter
des percées vers le black metal et autres pitreries convenues,
sortir la grosse artillerie, alterner le lent et le soutenu, l'épuré
à coup de guitare solitaire et l'attaque frontale de panzers, varier
les effets et s'offrir une pause chiante comme une air d'autoroute avec
l'instrumental de quatre minutes Tänk På Döden,
l'heure que fait Shadows of the shapeless ne dure que soixante
minutes mais elle en parait le double. Et sans surprise aucune. Les trois
Kongh sonnent le glas d'un mauvais coup de gong sur un metal qui n'en
finit pas de s'enliser.
SKX (12/08/2009)
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