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K-Branding
Facial - LP
Humpty Dumpty 2009
Derrière ce masque se cache une drôle de surprise. Plein
de mystères et un nom sibyllin. S'attendre à tout et à
rien avant de placer l'objet rond et brillant dans le lecteur. J'aime
quand un groupe débarqué de nul part, un groupe sur lequel
vous ne savez strictement rien, n'avez aucun à priori, négatif
ou positif, un groupe où dans la seconde même où vous
appuyez sur la touche play, tous les espoirs sont permis comme les pires
craintes. Mais dès les premières secondes où les
sonorités de Facial envahissent la pièce, vous savez que
vous avez mis les pieds au bon endroit. Vous ne savez toujours pas à
quoi vous attendre mais ça sonne. Trois quarts d'heure plus tard,
vous ne savez toujours pas ce qui s'est passé mais l'envie irrépressible
de remettre ça vous assaille. K-Branding, trio belge qui tape sur
tout ce qui bouge. Du morceau introductif Nubian Heat rappelant
les vieux God ou 16-17
avec son saxo à plein poumons sur une rythmique solide et intimidante
au morceau suivant, Ländler, et son passage hyper-speed tout
à fond et free à la Flying Luttenbachers, au cold-wave et
chanté Curse of Small Faces, vous aurez eu l'occasion de
cogiter sérieusement sur la santé mental de ce groupe. Dix
morceaux, autant d'ambiances différentes. Et oh miracle, tout se
tient. Parce que dans son approche frondeuse et chercheuse, K-Branding
a le souci de la concision et ne se perd pas en route dans des compositions
à tiroirs comme le genre expérimental le veut souvent. La
force du punk dans un approche cérébrale. Et vice-versa.
Le souci d'accoucher d'une musique lisible malgré les bâtons
dans les cordes et la difficulté qu'ils s'imposent. Un batteur,
un saxophoniste-percussionniste et un guitariste. On jurerait qu'ils sont
toute une ribambelle là-dedans mais à trois, ils comblent
autant les trous avec une véhémence calculée qu'ils
les laissent respirer, faisant flotter une aura ésotérique
sur des passages perclus de sons étranges et d'une pointe de Steroid
Maximus. On pourrait aussi bien citer This Heat, des fragments noise et
rock, des grincements de poulies, des rythmes tribaux, martiaux ou absents,
des trucs qui ne tournent pas rond pour autant de fulgurances qui ne vont
pas dans le détail, un charme oriental sous une plaque de béton,
bref tout un bouillon de culture dont eux seuls détiennent les
clefs. Malgré un petit coup de mou sur certains titres (Reazione
a Catena, Triptych part two) et une deuxième partie
d'album moins inspirée, Facial est un premier disque (après
quatre CD-Rs depuis 2004 tous limités à 50 ou 100 exemplaires,
autant vous dire que c'est totalement passé inaperçu !),
qui ne se prend pas de face mais par petites touches et sur des chemins
détournés, imposant sa richesse et sa créativité.
Largement suffisant pour que chacun y trouve son compte et que K-Branding
fasse espérer un avenir radieux tant le meilleur semble à
venir.
SKX (13/03/2009)
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