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?Alos
Ricamatrici
- CD
Bar La Muerte 2009
Dans la bio accompagnant le CD, Bruno Dorella (boss de Bar La Muerte)
nous précise que nous nous attendions tous à un tournant
pop de la part de Stefania Pedretti, aka ?Alos. Je ne m'attendais à
rien de précis pour ce second album. A vrai dire, je ne l'attendais
pas du tout, j'étais même pas loin d'avoir oublié
son existence mais en tout cas, un tournant pop était la dernière
des ultimes choses à laquelle je m'attendais ! Je ne doute pas
que Dorella, Monsieur Pedretti à la ville si je ne m'abuse, connaisse
mieux les intentions de la Signora que quiconque, mais franchement, de
la pop, elle, la reine de la musique pas orthodoxe, c'est abusé.
Et d'ailleurs, ça tombe bien, Ricamatrici est à des années
lumières de la pop.
Son truc à elle, c'est le concept (ce qui n'est pas incompatible
avec la pop d'ailleurs). Après avoir abordé le thème
de la cuisine sur l'album précédent,
elle s'attaque ici à la couture. Plus précisément,
ces femmes qui consacrent leur vie à coudre dans des usines
et des caves aux dépens de leurs rêves et de leurs aspirations.
Pas très pop comme thème. Je n'ai rien contre les concept-album
(si si j'vous jure). Tant que la musique plait, le reste n'est que bavardage
et enfantillage. Mais là, c'est le néant. Une machine à
coudre en lieu et place de la guitare, des bruits électroniques
faits par Claudio Rocchetti, un piano joué à un doigt et
la voix si spéciale de Pedretti qu'on pourrait résumer à
une chèvre chevrotante essayant de passer pour un bouc alternant
avec des vocalises totalement éthérées et d'un truc
qui voudrait qu'on la prenne pour folle (ce qu'elle est peut-être).
Un réveil qui sonne, des pets sonores, un train sur le départ,
le cliquetis des machines à coudre et à se faire pendre,
des silences qu'on aimerait plus nombreux et du vide. Beaucoup de vide.
Un concept apparaissant surtout centré autour de sa propre petite
personne. Il n'y a qu'à voir toutes les photos dans le livret intérieur
la mettant en scène. Stefania, nan, Martine prend l'air sur son
balcon. Martine pousse un chariot. Martine se frotte à un tronc
d'arbre. Martine s'est mis un beau vernis à ongles rouge. La machine
de Martine est en panne et elle a des points de suture sur la tronche.
Martine a un putois mort autour du cou. Martine s'emmerde en dessinant.
Martine monte engueuler le jardinier parce que l'entretien laisse vraiment
à désirer. Donc si j'ai bien compris le concept, la musique
est censée rendre un hommage à ces femmes de l'ombre. Je
ne suis pas sûr que ces femmes la remercient. On pourrait rapprocher
ça de la musique concrète mais concrètement, c'est
hyper chiant. La prochaine fois, elle s'attaque au repassage.
SKX (05/12/2009)
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