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?Alos Stefania
Pedretti, figure de l'underground italien, sévissant déjà
avec Ovo et Allun, se met à son compte le temps de Ricordi Indelebili,
un premier album entre performance et improvisation. Si je vous dis qu'il
y a à boire et à manger dans ce disque, ce n'est pas du
mauvais esprit. Un concept de la Signorina qui adore autant la musique
que la cuisine et qui dans ces spectacles, outre sa guitare et son violon,
apporte tout un tas d'ustensiles que l'on trouve d'habitude backstage
et invite sur scène un spectateur à partager son repas.
Sur disque me direz-vous, ça ne s'entend pas, ça ne se sent
pas et ça nous fait une belle jambe (ono). Alors il faut l'imaginer
au four et au moulin. Passé d'un morceau à tendance electro
à une comptine décalée pour adultes. Sortir tant
que c'est tiède d'une salle jazzy pour s'ébouillanter les
doigts sur une tranche de vie crue sur fond de bruitages de jeux vidéos
où ça canarde sec. Sa voix si particulière dans Ovo,
ce truc qui vient du fond des âges, est utilisée comme un
instrument à part, trébuchant sur les sonorités,
raclant le fond d'une casserole, s'épaississant dans un accès
de rage avant de se faire enfantine pendant une ritournelle acide. Alors
oui, il ya à boire et à manger et ce n'est toujours pas
du mauvais esprit. Cette performance solo (qu'un invité discret
au piano accompagne) souffre d'éclatement, de morceaux tellement
intimistes qu'ils ont dû mal à nous toucher et de compositions
plus proche du bricolage maison que de la grande cuisine. Mais elle sait
aussi relever les plats, épicer continuellement ces amuse-gueules
d'un sens du rythme riche et varié, et saupoudré le tout
d'un sens du drame qui ne sombre jamais. ?Alos ou à ce que vous
voulez mais à tester sur le pouce. |