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Pneu J'ai eu un gros coup de lassitude à l'entame de Plongée en A. Un morceau d'ouverture me rappelant dangereusement Hella et surtout des tonnes de groupes ayant opté pour le tout en deux. Encore un duo, encore cette étiquette à la noix de math-rock. Non pas que je ne sois pas client de ce genre. Bien au contraire. Mais à force de trop en bouffer, on fini par fatiguer. Et pour aller jusqu'au bout de la logique, ça fait un bail que j'ai pas entendu quelque chose d'un tant soit peu original dans le genre (même si les rémois de 37500 Yens peuvent y prétendre). Mais dès le deuxième titre Matophore, ce coup de mou passager est vite balayé. On est viscéralement client où on ne l'est pas. Car le petit plus de ces tourangeaux est de ne pas s'attarder sur la complexité. Tout est au taquet et du coup ton étiquette math-rock, ils te la mettent où je pense. Rien ne déborde, rien ne dépasse les trois minutes et Pneu mise avant tout sur l'énergie plutôt que les équations, sur l'euphorie plutôt que le cérébral. C'est ni plus ni moins que du bon vieux rock débarrassé de tous qualificatifs et joué avec un sourire jusqu'aux oreilles. C'est facile à suivre. C'est droit devant et qui m'aime me suive. Le batteur règle ses comptes avec sa caisse claire qu'il martyrise en tapant dessus frénétiquement pendant que le guitariste a la bonne idée de délivrer des bouts de mélodies pile au moment où il faut, faisant de ces salves autre chose qu'un vulgaire propos punk bruitiste bas du front. Vingt-cinq minutes plus tard, la lassitude s'est transformée en une explosion bien jouissive avec des éclats plus brillants que d'autres comme A Coup De Couteau Denté, Neige et Neuf. La furieuse envie de remettre ça tout de suite et de terminer une chronique qui aura réussi jusqu'au bout et tant bien que mal à ne faire aucun jeu de mot pourri sur leur patronyme. On fait ce qu'on pneut (et merde !). SKX (05/05/2008) |