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Dead
Elephant C'est en toute hâte que j'ai déballé ce superbe digipack de la part de Robot Radio records, un label italien coutumier du fait. Leur début avec le CDEP Sing The Separation avait marqué mon faible esprit et la suite était attendue avec impatience. Miséricorde ! Un coup d'il sur la liste des morceaux. Les quatre morceaux du EP figurent sur ce nouvel album. Et ils vont s'avérer exactement dans la même version, ou pratiquement, on va pas chipoter non plus. Ils vont jusqu' à mettre trois d'entre eux dans le même ordre, changeant légèrement le nom des titres. Ca nous fait donc plus que quatre inédits. L'éléphant accouche d'une souris. Et encore heureux que je ne me suis pas procuré le représsage de ce maxi par le label américain en 2006, Unfortunate Miracle, puisque un cinquième titre bonus avait été rajouté, The worst and the best, que l'on retrouve également sur cet album. Cela fait donc que trois vrais inédits. Dead Elephant ne s'est pas foulé le poignet et on se demande pourquoi ils nous ressortent quasiment les mêmes plats à un an d'intervalle Bref, rabattons nous sur la viande fraîche. Pour notre salut, ils ont privilégié leur face noise-rock saignante. Outre donc Another Fuckin' Word To Say We Miss You qui comportait à l'origine les trois mots Death is just en début de titre, soit deux minutes vingt de pure jouissance noise-rock urgente qui a tout pour devenir un classique, les trois italiens de Dead Elephant invite Luca Mei, le saxo de Zu, sur l'instrumental Post Crucifixion (morceau qu'ils jouent live mais sans le saxo). Là encore, deux minutes bien frappées et déstructurées juste ce qu'il faut. Autre invité de marque, Eugene Robinson, chanteur de Oxbow et roi de la collaboration (en plus de la baston). The Same Breath est du même souffle qu'un excellent Oxbow. Du pain béni pour Eugene et surtout pour nous. Enfin, les titres d'ouverture et de clôture sont d'excellents exutoires pleins de fiel et de rage, dans une lignée Unsane en plus boueux et pervers. Si tout l'album avait été ainsi, The Dead Elephant aurait été sanctifié sur le champ. Hélas, la mauvaise idée, c'était de refourguer en plein milieu de l'album les trois morceaux du EP où l'ambiance compte plus que l'action. Si sur le maxi, ça fonctionnait bien, sur l'album, ça casse toute la machine infernale. Passe encore les dix minutes de Black Coffee Breakfast (qui a perdu son at en passant avant le breakfast) et son long passage trop ambiant puisque l'intro est bien cinglante et que le final réveillerait un mort. Mais Abyss (of my) Heart et Clopixol apparaissent bien mornes et comme ces trois morceaux représentent vingt-deux minutes de l'album, soit plus de la moitié du disque, ça vous donne un drôle de goût amer. Espérons que pour le futur, les Italiens privilégient la face énergique de leur double personnalité car pour ça, ce sont des bêtes. SKX (26/01/2008) |