Dead Elephant
Sing The Separation - CDEP
Autoproduction 2006

L'éléphant mort est né d'Elephant Man. Elephant Man n'est plus et n'a pas accouché d'une souris mais d'un trio fort prometteur. De sa morne ville du nord de l'Italie, Dead Elephant parle autant au physique qu'au cérébral. Différentes approches du rock et de son bruit. Et sombre, très sombre. Le physique d'abord. Entrée dans le vif du sujet avec cette attaque noise puriste et tendue qu'un autre groupe italien hélas méconnu, White Tornado, délivrait avec passion et urgence. Ça enchaîne sur un Black Coffee at breakfast aussi digne, Colossamite, Unsane, un riff de guitare qui vous donne l'envie d'y revenir encore et encore avant que ce café noir tourne en mare ensorceleuse. C'est le cérébral qui parle. Après trois minutes intenses, c'est déviance en eaux troubles. La face expérimentale, celle qu'on attendait pas. Une ambiance à couper au couteau avant une remontée par palier à la surface. Abyss Of My Heart ne réchauffe pas l'atmosphère. De longues minutes de torture, d'échardes électroniques du fin fond de l'espace et de voix samplées qui tentent un retour désespéré à la surface des vivants. Clopixol clot les débats sur un rythme lent, un climat chargé en nuage bas que des arpèges tentent d'éclairer, tranchant avec la vivacité du début. Dead Elephant, en quatre morceaux variés, créent une alchimie qui tient la route, un univers personnel conçu comme un film avec des scènes qui prises séparément n'ont pas grand-chose en commun mais qui mises bout à bout prennent tout leur sens. Du grand art !
Ce présent objet sortira officiellement (agrémenté d'un titre supplémentaire) sur le label américain Unfortunate Miracle pour le CD et sur deux labels français pour le vinyl, Gaffer et Desertion records.

SKX (19/03/06)