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Dead
Elephant L'éléphant
mort est né d'Elephant Man. Elephant
Man n'est plus et n'a pas accouché d'une souris mais d'un trio
fort prometteur. De sa morne ville du nord de l'Italie, Dead Elephant
parle autant au physique qu'au cérébral. Différentes
approches du rock et de son bruit. Et sombre, très sombre. Le physique
d'abord. Entrée dans le vif du sujet avec cette attaque noise puriste
et tendue qu'un autre groupe italien hélas méconnu, White
Tornado, délivrait avec passion et urgence. Ça enchaîne
sur un Black Coffee at breakfast aussi digne, Colossamite, Unsane,
un riff de guitare qui vous donne l'envie d'y revenir encore et encore
avant que ce café noir tourne en mare ensorceleuse. C'est le cérébral
qui parle. Après trois minutes intenses, c'est déviance
en eaux troubles. La face expérimentale, celle qu'on attendait
pas. Une ambiance à couper au couteau avant une remontée
par palier à la surface. Abyss Of My Heart ne réchauffe
pas l'atmosphère. De longues minutes de torture, d'échardes
électroniques du fin fond de l'espace et de voix samplées
qui tentent un retour désespéré à la surface
des vivants. Clopixol clot les débats sur un rythme lent,
un climat chargé en nuage bas que des arpèges tentent d'éclairer,
tranchant avec la vivacité du début. Dead Elephant, en quatre
morceaux variés, créent une alchimie qui tient la route,
un univers personnel conçu comme un film avec des scènes
qui prises séparément n'ont pas grand-chose en commun mais
qui mises bout à bout prennent tout leur sens. Du grand art ! SKX (19/03/06) |