STERLING
Cursed - CD
File 13 2007

Avec Sterling, on va s'en payer une bonne tranche et si yen a qui parle comme dans des livres, Sterling va se charger de les ramener à leurs chères études. C'est parti pour trois et trois seuls longs morceaux et ce n'est pas du doom. C'est de la musique pour érudits qui aiment rêvasser au fond de la classe près du radiateur. C'est pas incompatible. Jusqu'à maintenant et après deux albums, Sterling n'avaient pas l'habitude de torcher ces compos façon Ramones mais là, c'est carrément l'explosion dans le temps. Sterling sortait sa science avec un piano central qui le faisait carrément au milieu d'une confrérie rock, un rien complexe, lugubre et c'était terriblement beau. Pour ce troisième album, le piano est toujours là mais tout est à la taille au-dessus. Et c'est pas forcément en mieux. Sterling a vu grand. Ca commence par un Lurker très convaincant avec une basse (tenue par Al Burian, le mec de Milemarker) solide, des arpèges de guitares tournoyants dans le même ciel étoilé que les touches d'un piano virevoltant. Sterling sait faire du beau et du lyrique en étant toujours à la limite, créer une tension, appuyer un rythme, monter la sauce sans la renverser. Des groupes post-rock qui répondent à ces critères, yen a des tonnes mais Sterling est le seul à le faire de cette façon. Cette touche de classicisme dans ce fatras rock fait encore des ravages. Un album où le piano change de main (Andy Lansangan remplace Jim Del Fosse) et élargit ses sonorités. Sur Acacia, le deuxième titre, ça sonne orgue avant de virer ambiance neo-seventies avec l'arrivée d'une flûte - ma chère et bien aimée flûte - et un solo de guitare qui déboule au bout de dix pénibles minutes qui fait fuir toute personne normalement constituée. Autant vous dire que cet Acacia là est des plus fané et ce bouquet baba-rock refroidit les ardeurs. Un Acacia qui enchaîne avec un Eyes qui ne vous ouvrira guère plus les sens. Entre cette tenace touche seventies qui sent la musique progressive (on échappe heureusement au solo de guitare) et un esprit plus expérimental au milieu, Sterling a oublié en cours de route cette tension et noirceur qui font tout son charme. Bizarrement, un album que je me surprend à aimer sur la longueur mais je comprendrais tout à fait si vous ne pouviez pas l'encadrer.

SKX (14/07/2007)