STERLING
s/t - CD
File 13 2003

D'argent qui brille dans le noir. De cette fine pellicule tombée du ciel qui éclaircit la grisaille. Et qu'on attendait plus. De cette touche de classe sobre et discrète, qui s'impose d'elle-même dans des silences entendus. Sterling pourrait être cet énième groupe instrumental, race polluante des méandres du circuit. Sauf que là, t'as tout faux. Les noces en éclats d'un style, faute à un piano omniprésent, pièce de charpente aussi originale qu'indispensable. Les milieux autorisés chez l'oncle Sam avancent le terme de dark-avant-garde-rock (avant-garde en français dans le texte, ça fait encore plus top credibility). Foutaises à trois balles. Sterling accouche tout simplement d'une musique qui calme son homme (et la femme lévite). Un classicisme au sens noble du terme sans le gnangnan qui va avec. De ses guitares qui claquent ou tricotent. De ce piano qui assène le bambou (le bon bout). Et cette batterie en mode free et déchaîné, le poumon de la grotte qui empêche toute dispersion, nerveuse et inspirée. Deuxième album pour ce trio de Chicago où seul le bassiste joue les intérimaires (celui de Milemarker ou 90 Day Men). Des pièces généralement longues où les paroles sont remplacées par des échappées narratives qui savent mieux que quiconque vous bercer d'histoires sombres, de plénitude sourdement tourmentée. D'un calme trompeur où les silences en disent long. Un truc lumineux propre à envoûter toux ceux qui ne sont pas encore lobotomisés. Beauté mystique et coupant comme l'acier.

SKX (15/09/2003)