|
|
MELT-BANANA Treize ans que Melt-Banana nous pompe le dard comme des malades. Huit albums à fond la caisse, dix fois plus de singles et une accoutumance qui commençait à donner des signes de faiblesse. Il était temps de tenter de nouvelles positions, d'oser des pirouettes originales et c'est bien là la première qualité de Bambi's Dilemma. L'évolution mon cher Richter et sur ton échelle, nos japonais et naises adorés étaient rendus tout en haut. Melt-Banana essaye donc de faire du neuf avec du vieux. On le sentait venir avec Cell Scape, précédent album où la mélodie et la structure se faisaient plus évidentes. Bambi enfonce le clou, je vous dirai pas où mais il passe sans guère de difficulté. Ca reste du court et du nerveux. Dix-huit morceaux en 35 minutes, ça débite sec. Avec un clin d'il au passé lorsque Melt-Banana enchaîne cinq morceaux corsés de moins d'une minute chacun, comme au temps de Speak Squeak Creak, le premier album en 1994 où ça mouillait pour un rien. Quand en plus, ils vous collent deux morceaux new-age (rébarbatifs, cela va de soi hein) de quatre et cinq minutes, ça vous laisse guère de place pour le reste. Le shikansen lancé à toute vapeur. Le tempo Melt-Banana est connu mais nos bananes moites et glissantes n'ont plus peur de s'épancher sur les mélodies, d'apporter une dimension pop à leur guerre éclair routinière, une légèreté aguicheuse. A vrai dire, ya pas grand-chose de changer quand on écoute de plus près. Yakuso et sa voix qui vous picotent. Le sampler du guitariste qui trashent les cordes. C'est du Melt-Banana, reconnaissable entre mille, ya pas photo. Sauf que la pilule vous ait donnée avec le sourire, qu'elle fond sous la langue alors qu'avant il fallait faire l'effort de croquer et il faut faire vite car elle fond précocement. Un album sucré-acide, rapide, ensoleillé mais qui ne passera pas l'hiver. SKX (01/10/2007) |