MELT-BANANA
Cell Scape - LP
A-Zap 2003

Melt-Banana, le typhon déboule du Japon. Non content d'avaler les kilomètres et d'interminables tournées mondiales, Melt-Banana donne le tournis à quiconque essaye de suivre leur parcours discographique. Des splits 45 tours plus ou moins obscurs à la pelle, des reprises pour des tributes pour faire patienter (3 ans tout de même) et donner suite à Teenie Shiny. Le temps aussi d'assimiler les changements et de s'offrir un nouveau batteur, le seul non-japonais de la bande et entrevu avec Atomsmasher et Phantomsmasher. Une donne importante dans le tableau. Melt-Banana continue à distribuer des tartes. Le débit reste anormalement élevé pour des humains. La voix (et tout le reste) de Yakuso continue de pimenter nos fantasmes. Reste que le cadre des compositions prend une tournure plus rock, entendez par là plus structuré. Mais en même temps que j'écris ces mots, il faut avoir à l'esprit que le sens algébrique chez ces japonais(es) est à tout jamais déviant et que 1+1 feront rarement 2. La couleur du saké a beau prendre une tournure plus convivial, les matins sonneront encore gueule de bois. Surtout qu'ils retrouvent la patine de Charlie (comparé à un Teenie Shiny plus gentillet dans la production), tes voisins apprécieront. Un jeu barbare et truculent, rempli de malice et de fléchettes dans le dos. En grands fans de musique qu'ils sont, ils y vont encore de leurs reprises (Reggae avez-vous dit ?), ritournelles printanières en plein champ de mines. Cordes à boyaux de chats ivres de rythmes tour à tour pulsatoire ou froid dans le dos. De ces incessants samples qui poussent la guitare à l'extrême. Sushi pas dans la colle. Je me désagrège. Melt-Banana, yen a pas deux.

SKX (15/09/2003)