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Death
To Pigs Le cochon bouge à nouveau et pointe le groin de son premier album. Death To Pigs, combo nancéen, ou assimilé comme tel, quatre bombes explosives qui font saigner le cochon en alignant seize morceaux à la queue leu leu, accrochez vous, l'agitation est sévère. Premier constat, Death To Pigs a décidé de faire danser le cochon qui sommeille en vous. J'avoue avoir été surpris, pour ne pas dire déçu, par l'option prise. La basse est mise en avant pour un rendu évoquant Arab On Radar/Chinese Stars, influences assumées mais qui me titille et pas dans le bon sens. La guitare passe au second plan et c'est bien dommage car j'aime son sens de l'accroche tour à tour concise et bordélique. Une certaine façon de rentrer dans le rang à laquelle on se fait peu à peu mais qui m'empêche définitivement de me sentir avaler tout cru par cet album. Pour enfoncer le clou de leur intention, ils reprennent Dance, un titre de ESG (groupe new-yorkais de art-danse-punk au tout début des années 80 avec les trois frangines Scroggins) suivi d'une reprise de Birthday Party, Smoke My Liban. Mais c'est moi qui me méprend, c'est juste un pompage en bonne et due forme d'une autre grosse influence des Nancéens, groupe dont la basse avait elle aussi un rôle primordial. Ça cogne, ça couine, ça enchaîne, la rythmique fait un gros et bon boulot, c'est nerveux et ça fourmille d'une multitude d'étincelles à la guitare pendant que le chant varié débile et schizo colle parfaitement avec la chaleur moite de l'ensemble. Les titres aux noms douteux de série Z comme on aime affolent les compteurs. Pris dans un tourbillon. J'avoue que parfois je décroche. Leurs salves passent trop vite au-dessus de mes neurones qui ne se régénèrent plus. Pas le temps de s'accrocher à un riff qu'ils passent déjà au morceau suivant. Maudite cadence infernale. Je les préfère quand ils prennent soin de délier leurs idées, de prolonger le plaisir comme sur It's Alive, Priapism Holocaust ou le plus sournois dernier morceau Carnal Carnival. C'est quand Death To Pigs prend le temps de respirer qu'ils deviennent le plus dangereux. Mais quand l'humeur est à tout balancer, ce disque se révèle un excellent défouloir. La rencontre exacerbé de la no-wave, du post-punk et d'un rock'n'roll vicelard, danse petite, danse pour moi, d'une maîtrise qui reste au-dessus de la moyenne pour rendre ce foutoir audible, salement entraînant, tant bien même que cet album ne surprenne pas plus que ça. SKX (23/12/2007) |