  
       
       
       
        
       
       
       | 
     
       Death 
        To Pigs/Gu Guai Xing Qiu 
        Split LP 
        213/Acide Folik/Ben Le Millionnaire/Down Boy/Gaffer 2006 
         
        La vie en rose. Un split qui taille dans le lard. Du lard français 
        - achetez français - qui tape le boeuf dans l'est précisément. 
        La vie en rose bien vive, qui vire dangereusement au rouge sanguinolent. 
        La grande orgie, le monumental mélange des genres où les 
        apparences sont trompeuses. Le cochon n'a pas toujours été 
        un cochon et si les entrailles sont définitivement punk, l'habillage 
        emprunte des peaux qui muent à tour de bras. C'est bien connu, 
        ya plus de saison. Prenez l'exemple de Gu Guai Xing Qiu. Tout porte à 
        croire que c'est du chinois mais manque de bol, c'est du lorrain. Avec 
        un nom pareil, ils peuvent tout se permettre et effectivement, ils font 
        tout et n'importe quoi. D'une voix death lourdingue pour débuter 
        qui promet le pire et un grind atypique, on passe à un plan
. 
        je sais pas comment on peut nommer et décrire ce genre de putain 
        de plan mais ça n'a plus grand-chose à voir, c'est presque 
        ambiant, la voix part dans les aigues, le lourdingue à la voix 
        death (qui la ramènera définitivement trop tout au long 
        de ces neuf morceaux (même si c'est du second degré, ça 
        me fait jamais marrer longtemps)) repasse par là avant de se faire 
        doubler par une voix de castafiore. Bref, à vu de nez, c'est du 
        grind mais du grind comme ça, le fan de base n'en voudrait pas. 
        C'est sang de poulet direct pour conjurer le sort. Vous rajouterez un 
        solo de cuivre à la fin de Crazy Train, des tonnes de voix 
        débiles, des samples, une bonne grosse dose d'expérimentation 
        tout azimut et des attaques régulières et speedés 
        et vous avez là de quoi rendre fou tout un car de Locust, un train 
        de Naked City (version kitsch) et achever définitivement toute 
        une région sinistrée. Ereintant, intraduisible, on s'y perd 
        mais quelques bonnes baffes au passage. 
         
        Avec Death to Pigs, ça passe aussi du coq à l'âne 
        mais le fil conducteur est ici bien visible. L'électricité 
        tout autour fait des étincelles, s'échappent, incontrôlables 
        mais le fil tient bon, toujours là pour vous rattraper au moment 
        le plus improbable. Epileptiques, morceaux ramassés sur eux-mêmes, 
        au point d'avoir la sensation d'en avoir qu'un seul. Une longue course 
        poursuite de dix minutes toujours dans le rouge mais suffisamment aérée 
        dans sa folie suicidaire pour ne pas suffoquer. C'est furieux, viscéralement 
        rock'n'roll, vicieux, poisseux mais aussi ultra-direct, précis 
        et tranchant quand le temps est à l'orage. Des groupes comme ça, 
        qui maîtrise l'art du punk angulaire, du bruit anarchique, de la 
        no-wave sexe, yen a pas des tonnes. Dans le sillage des XBXRX, Arab on 
        Radar et autres tendus du slip, on tient là avec Death to Pigs, 
        le haut du panier. Mort aux vaches. Vive les cochons.   
      SKX (15/03/2007) 
         
          
         
        
       | 
      |