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Clockcleaner Ces nettoyeurs d'horloge qui, à une lettre près, vous nettoyaient votre petite pendule pour le même prix, de retour dans l'arène. Fini Nevermind, gloire à Babylone. Le trio de Philadelphie compose une ode au symbole de la décadence, la perversion, la corruption et la répression. Et quand on s'appelle Clockcleaner, que le cynisme est une seconde nature, qu'ils préféreraient se couper la langue que s'empêcher de dire des insanités, Babylone devient la nouvelle Mecque du rock'n'roll sauvage, dangereux et sans foi ni loi. A moins que ce soit Philadelphie. Avec pour partenaires de crime, les secoués de Pissed Jeans, Clockcleaner représente cette frange d'un punk-rock américain qui redevient choquant et subversif. Leur chapelle, c'est le rock des Cramps, du Gun Club (particulièrement tenace sur Daddy issues), toujours cette idée d'un blues perverti, quitte à remonter jusqu'au Stooges. Vomiting mirrors, piano à une touche répétitif, I Wanna Be Your Dog, je frétille de la queue. En 2007, ça vous donne une guitare pleine de reverb, au moins autant que sur la voix. Misirlou rempli de fuzz. Une section rythmique dantesque qui aime vous prendre par derrière. Car sur ce Babylon rules, tout est rampant, insidieux. Rarement la triplette décharge à vue. Des ballades de psychopathes à la pleine lune qui montrent un visage humain de Clockcleaner. Car sous leur dehors de sales punks et d'idiots du village, John A. Sharkey III et sa bande montrent des brisures profondes, un mal être qui rendent leur musique encore plus intéressante. Les monstrueux When My Ships Come In ou Out Of The City, soit près de sept minutes à chaque fois d'un tord-boyaux qui sèche les larmes. Tout le talent de Clockcleaner est de canaliser leur haine, de montrer un bout de leur chair alors qu'ils veulent que tout le monde ne voie que leurs crocs. Et d'écrire de grands morceaux aussi touchants que malsains. Babylone peut bien brûler. Clockcleaner rules. SKX (06/10/2007) |