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Bear
Claw Bear Claw, c'est ce groupe qui aurait fait fureur au début des années 90 et dont le siège aurait été réservé d'office chez Touch and Go. Un groupe commencé comme une récréation à un autre projet, Hello Operator, en attendant le retour de leur camarade de jeu parti draguer l'Italienne sous le prétexte de faire de l'art dans une école. Mais l'italienne a du chien et le trio restant a définitivement pris du poil de la bête. Son dévolu, c'est toute l'école noise-rock des années 90 dont la figure emblématique est un descendant d'une longue lignée qui a fait le voyage inverse, Signore Albini et qui enregistre une nouvelle fois cet opus. La tradition, Bear Claw en connaît tout le poids et la respecte à la lettre. Sauf qu'à partir d'un moment, la famille, tout ça, ça devient pesant. Alors au lieu de rester sur un truc purement noise-rock et rythmique totalement logique quand on est un groupe avec deux basses et une batterie, Bear Claw a su développer un truc mélodique plus élevé que la moyenne dans le genre, tempéré ses ardeurs sans renier les fondements. On l'apercevait déjà sur leur premier album Find The Sun. Ils poussent désormais le bouchon encore plus loin. C'est un peu les Arcwelder des années 2000 ! Après un 1er titre instrumental tout en douceur et anecdotique pour se chauffer, Bear Claw endosse son habit d'artisan et taille dans sa complexité des compositions écrites autant, voir plus, avec le coeur qu'avec la tête. On pourrait presque penser à feu le groupe canadien The Plan sur certains morceaux (Fragile End notamment). Comme en plus chez Bear Claw, on aime le chant, le vrai, le compréhensible, pas le beugler même si ça leur arrive, cet album à une touche emo-noise à laquelle on ne s'attendait pas forcément. Les voix se croisent, se complètent, se parlent, mesurent toute la tension à insuffler. Un travail de paire avec les deux basses qui jouent au même dialogue. Tout le monde est à l'écoute de tout le monde et Bear Claw calcule au plus juste le poids de ses instruments qui auraient pu peser trois tonnes mais qui au final sont comme des éléphants dans un magasin de porcelaine, évoluant contre tous les pronostics avec une grande finesse et dextérité. On peut toujours regretter un brin de folie et un air de déjà entendu mais si on ne prend pas ce disque pour celui qu'il ne prétend pas être (hein ?), on a là un excellent album parfaitement maîtrisé et accompli qui vous rappellera le bon vieux temps sans que cela lui soit préjudiciable. SKX (17/10/2007) |