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Bear
Claw Si on vous dit groupe de Chicago, deux basses et une batterie et que vous rajoutez innocemment, enregistré par Steve Albini, vous voyez sûrement le tableau sonore qui se dégage devant vous. Bear Claw annonce la couleur avec ce premier album. On nage effectivement en plein monde noise-rock dissonant et rythmiquement implacable. Le batteur est un solide gaillard dont le jeu de baguette est à l'image de la puissance physique qu'il dégage. Avec Albini aux manettes, vous imaginez le volume que prend cet instrument. Les deux basses jouent également les fières à bras avec forcément, dans ce genre de casting, l'une plus mélodique que l'autre. Le truc, c'est que malgré cette énumération qui sonne comme un sale cliché, Find The Sun est un album très recommandable. A savoir que sur une base punitive à la Shellac/Jesus Lizard, le trio développe la partition par une intrigue complexe, des rythmiques qui tournent, vous hypnotisent et un duo vocale de tous les instants. Plus étonnant, la basse sonne parfois comme un guitare et il faut être devin pour savoir que la six corde est bannit. De nombreux passages ou morceaux comme Jigsaw et Through A Child's Eyes les montrent habités d'intentions plus tempérées. Bear Claw est loin d'être que tempête sous un crâne. Le batteur ne cogne finalement pas si fort que ça. Les clichés volent en éclats. Bear Claw donne plus dans le rock que dans le bruit. S'ils ont gardé des aînés le goût de la rythmique en avant, ils apprivoisent leurs pulsions primaires, humanisent la formule et semblent bien parti pour trouver leur propre soleil. SKX (20/02/2005) |