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Alec
K. Redfearn And The Eyesores Vous reprendrez
bien un p'tit air d'accordéon ? Providence n'est pas connu comme
étant la Mecque du piano du pauvre et du bal musette. Mais ya là-bas
un gars qui s'amuse à détourner et pervertir les traditions
à faire cristalliser la mèche blonde de Pascal Sevran. Alec
K. Redfearn, accompagné de ses Eyesores, sort déjà
son cinquième album. Et le mix est toujours aussi sauvage et déroutant.
Accordéon omniprésent mais noyé dans une masse d'instruments,
Redfearn n'est pas du genre à se la jouer artiste solo sous les
feux de la rampe. Son air accordéon lancinant sert des compositions
qui ont pris du poil de la bête depuis The
Quiet Room. On retrouve ces élans folkloriques venus de
l'est de l'Europe, sorte de The Ex fini au yogourt bulgare, ces chants
mixtes qui se croisent avec les cordes d'un violon(celle) dans des rythmes
à rendre fou tous les gitans de Roumanie. Et c'est bien dans ces
rythmes et le traitement sonore de ces morceaux qu'il faut voir l'évolution
de cet orchestre brinquebalant. Ca vire parfois franchement noise, dure
aux entournures. Le batteur se lâche, les strates instrumentales
se superposent, la sauce monte et tangue dangereusement, le p'tit accordéon
inoffensif se mue dans la répétition évolutive et
distordue. L'orchestre ne fait plus rire personne. Des compos qui se trimballent
un air enjoué, propre à animer la fête du village
mais dont la manière agressive de les interpréter va faire
fuir les foules et culbuter les majorettes. Bon, ce n'est pas Painkiller
non plus, loin de là. The smother party, comme ses prédécesseurs,
nous offrent d'harmonieux et enchanteurs moments, mélancolique
sur les bords (les cinq minutes de Overhang, la guimbarde de The
way of all flesh). Mais cet album sonne plus rock et accidenté.
Pour preuve, les 23 dernières minutes d'un final qui joue les montagnes
russes. Basse distordue, batterie martelante, guitare grinçante
entre accalmies troublantes où cet air d'accordéon revient
comme un cauchemar récurent. SKX (21/09/2006) |