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The
Flying Luttenbachers Un cataclysme ! Un beau, un fabuleux ! Que le ciel me tombe sur la tête ! Je croyais avoir tout entendu avec The Flying Luttenbachers Pensez, le 16ème album en dix ans de carrière. Il va bien avoir un moment où le maitre des lieux, Weasel Walter, va flancher On se dit ça à chaque album et puis non, il arrive à se surpasser, à faire du Flying tout en faisant bouger la bête. En tout cas, ça sera pas pour ce coup ci car là, c'est le meilleur du meilleur, de l'impensable, du dingue qui scotche au sol. J'en connais des réticents à la grande messe des Flying Luttenbachers, des qui n'aiment pas en prendre plein la tête, qui pensent que tout ça n'est que du bruit, pire de la branlette bien casse-couilles comme il faut. Mais là, c'est pas possible, c'est pas humain de penser ça. Si vous êtes allergiques au monde des Flying, on pouvait déjà vous conseiller les albums Revenge et Infection & Decline, histoire de commencer dans le soft (avec huit paires de guillemets). Vous pourrez désormais vous essayer à ce Cataclysm. Il les bat tous, à plate couture. Weasel Walter est toujours accompagné de Ed Rodriguez et Mike Barr aux guitares (comme pour le dernier EP Spectral Warrior mythos volume one) avec Mike Green à la basse (déjà présent sur l'album The Void) et la symbiose est plus que parfaite. Ya toujours pas de concession, ça reste violent et intense mais cet album est parcouru d'un souffle inconnu jusque là. Un moule noise-rock, passée à la moulinette Flying, certes, mais rythmiquement très fort (écoutez moi la fin du premier morceau qui donne son nom à l'album, un mouvement répétitif d'une rare urgence), comme le meilleur de tous les groupes noise-rock, genre Dazzling Killmen mais revue, corrigé et accéléré par Weasel Walter qui compose tout comme d'habitude. Tout là dedans est au taquet, épique, incroyable d'intensité, démoniaque. Un déluge de notes, de riffs assassins, un duo de guitares qui va chercher au plus profond de leurs tripes, qui n'en fait jamais trop. Vous avez comme ça six premières compositions qui défilent devant vous sans jamais frôler l'overdose, le groupe faisant attention à ménager quelques ralentissements comme sur Insectoid Horror, le ton général se faisant plus lourd que rapide. Mais il faut attendre le septième morceau pour avoir une vraie plage de repos. On connaît l'amour de Walter pour les compositeurs de la trempe de Iannis Xenakis, Pierre Boulez ou Stravinsky. Là, c'est Olivier Messiaen, compositeur français (1908-1992) qui passe dans le broyeur Luttenbachers avec une reprise d'un thème de pièce nommée L'Ascension. Neuf minutes où l'on pense à tout instant que ça va bien finir par exploser. Mais non, le respect va jusqu'au bout. On reste toujours au bord du précipice sans jamais tomber. C'est sans doute pour mieux vous manger mon enfant dans un final titré Regime part 1 & 2. Un quart d'heure étourdissant. Ils nous font la totale. Une ultime ascension où tout leur talent et un peu de leurs couilles y passent. Ca devient pas possible. On a envie d'ouvrir les fenetres, d'hurler tellement ils arrivent à maintenir une pression énorme pendant une telle durée, changeant de rythmes, de thèmes tout en gardant une putain de cohésion. C'est énorme. J'ai beau me le repasser en boucle (hé oui Maitresse, j'aime ça), je n'arrive pas à m'en lasser. Weasel Walter est de la trempe de ces compositeurs qu'il chérit tant. Dans la catégorie punk indécrotable, fou furieux visionnaire, que dis-je, un type hors-catégorie qui va bien au-delà de tous clivages et clichés et vous feriez bien d'en faire de même avec ce groupe car pas de doute, c'est aussi un grand, un très grand, qui se construit une uvre magistrale. Cataclysm, c'est tout simplement la meilleure chose qui soit arriver au monde musical cette année. SKX (17/09/2006) |