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Flying Luttenbachers The Flying Luttenbachers ne cesse de se déverser dans nos vies trop vides. Répandre son venin. Qui n'est pas que musical. Enregistré sous l'occupation Républicaine illégale du gouvernement américain. The Flying Luttenbachers a toujours été un groupe sans parole. Une phrase assassine parmi d'autres au dos de la pochette peut en dire autant que de longs discours. Pour ce huitième album (sans compter les albums live), Weasel Walter, le gourou du groupe, s'est entouré du beau Ed Rodriguez (Colossamite, Gorge Trio, Iceburn) à la guitare et d'un certain Mike Green à la basse. Un format binairement rock pour un album qui, en langage Luttenbachers, sonne rock également dans le format. C'est pas demain que cette musique servira de bande-son aux choristes, je vous rassure. Entendez par là que, contrairement à des albums foutrement plus (d)écervelés et incompréhensibles, The Void garde une ossature plus lisible. Découpé en sept parties, The Void est une longue décharge empoisonnée, un tir en rafale à jet discontinu. Ca trépigne, la guitare crispe toutes les tensions mais la structure générale est comme une longue fuite en avant devant la connerie de leurs compatriotes au lieu d'un échafaudage habituel beaucoup plus éclaté. Le propos est virulent mais les moyens pour y parvenir se font sans esbroufes, à la seule force du poignet. Un coup de gueule colossal et primaire. Le jeu de Rodriguez tout en avalanche de notes et de cordes prêtes à explosées s'accorde à merveille avec le jeu frénétique de Walter pendant que la basse sonne le gong, magistrale, le phare dans la tempête. Le trio s'accorde même quelques moments de béatitudes mélodiques comme ce somptueux passage de guitare sur la partie quatre. Avec The Flying Luttenbachers, on vous sert rarement le bruit pour le simple plaisir nihiliste du bruit. Tout est pensé et maîtrisé avec la fougue d'étalons en colère contre les forces du Mal. The Void, nouvelle pièce maîtresse de The Flying Luttenbachers. Mine de rien, Weasel Walter se bâtit une uvre monumentale. Il serait grand temps de célébrer à sa juste valeur cet apôtre de la folie ordinaire. SKX (20/02/2005) |