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T-Tauri Nous revoilà replonger dans les années 90 avec une nouveauté qui n'en ait pas une. Mais qui sonne pareil. Groupe du Colorado émigré à Los Angeles, T-Tauri est ce genre de trio mort sur le bitume dans l'indifférence. Un de ses innombrables soldats du rock qui vivent de peu, un succès d'estime accroché à leur van pour seule essence. Six années durant avec un split single ave The VSS (leur heure de gloire), un premier et unique album (Ending Deconstruction) sur le naissant GSL records en 1997 et puis retour aux études. Un seul des membres reprendra du service au sein de Black Dice. Strictly Amateur Films, une maison de disques malgré le nom, nous déterre la hache de guerre et ses trésors enfouis d'une ultime session en 1999 avant l'explosion du groupe. T-Tauri aime marcher dans le sombre, dans le chaos contrôlé, tracer une route chargée de pavés, remuer la terre, la malaxer, la charrier d'immenses complaintes, s'enfouir la tête de mauvaises pensées. Très axées sur une basse assourdissante, une batterie qui aime heurter ses toms basses et une guitare qui ferraille dans les profondeurs, les compositions de T-Tauri nous enfonce la tête dans l'eau. Ça sonne grave. C'est le déclin. Sept longs titres à la rage contenue, qui noyautent de l'intérieur, en eaux profondes et sans espoir de retour. La basse a beau tenter de faire diversion avec de somptueuses lignes mélodiques et mélancoliques, le cur tremble a chaque attaque, on est plus sûr de rien, ya plus qu'à partir. Et ce ne sont pas les violons du titre de fin qui vont vous réconcilier avec le printemps. Infinite Motion me nous la gorge. Splendide vieillerie qui sonne comme du neuf. Morts-vivants. SKX (29/01/2005)
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